Opposants ou partisans, les partis politiques imputent la responsabilité de la situation sociale au gouvernement. La tension sociale inquiète les parlementaires. De retour des vacances, ils sont déterminés à interpeller de nouveau le gouvernement. Urgence! «La situation sociale doit impérativement changer», s'accordent à dire les élus du peuple. Durant leur congé, les députés ont pu constater le niveau de la dégradation du pouvoir d'achat. Effectivement, la situation sociale est angoissante. Tous les secteurs l'illustrent. La classe politique même le reconnaît et le clame. «On a senti le ras-le-bol de la population», affirme le président du groupe parlementaire du MSP, M.Issad Ahmed. Ayant pris acte de la souffrance des citoyens, ce dernier craint le pire. Même sentiment partagé par les partis de l'opposition. «La rentrée sociale s'annonce difficile pour le citoyen», dit le président du groupe parlementaire du RCD, M.Djamel Ferdjalah. Selon lui, les signes d'une explosion sociale sont perceptibles. «Si le gouvernement ne prend pas des mesures, une explosion sociale n'est pas à écarter», prévient-il. Le Parti des travailleurs a également tiré un constat amer. «Notre pays ne va pas bien», résume en préambule le député du PT, M.Ramdane Tazibt. «Ce marasme, poursuit-il, se traduit par le nombre effrayant des jeunes Algériens qui fuient le pays à la recherche d'une vie décente». «Avec l'augmentation des prix des produit de base, le citoyen ne voit plus le bout du tunnel», déplore-t-il. La formation du RND n'est pas restée indifférente. Son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia s'est expliqué en personne hier sur cette situation qu'il qualifie de crise. Opposants ou partisans, les partis politiques imputent la responsabilité au gouvernement. Même si les mesures prises sont positives, pour eux elles sont loin de régler le problème de fond. L'exonération de la taxe de pomme de terre, la subvention des produit du lait et du pain sont des solutions de conjoncture. «Il faut régler objectivement le problème», suggère le patron du RND. Même le MSP n'est pas satisfait de la politique du gouvernement. «Depuis le 17 mai dernier le gouvernement n'a rien fait de concret pour améliorer le quotidien des citoyens», affirme M.Isad. Le PT et le RCD pensent qu'«on ne peut pas régler le problème de la pomme de terre de cette manière si l'on ne subventionne pas et l'on n'encourage pas l'agriculture». L'ouverture de la session parlementaire d'automne aujourd'hui, s'annonce d'ores et déjà très chaude. Les députés reviennent acharnés sur la situation sociale du pays. Pour eux pas question de lâcher prise pour le gouvernement. Ils promettent de durcir le ton pour que les revendications des citoyens soient satisfaites. «L'Assemblée a tout à gagner pour débattre des problèmes du peuple», ajoute le député du PT. Les députés attendent avec impatience le projet de loi de finances 2008 pour savoir si le gouvernement va répondre aux aspirations des citoyens ou non.