La grève générale à laquelle a appelé la CADC a été diversement suivie, hier, dans les différentes régions de Kabylie. À Tizi Ouzou. Les commerçants ont baissé rideau et les fonctionnaires ne se sont pas rendus à leur travail. Par cette action, le mouvement a prouvé qu'il reste intact et solidaire pour faire aboutir les revendications immédiates qui sont la libération des détenus. Un fait important à signaler justement à la maison d'arrêt où les délégués observent depuis quelques jours une grève de la faim : l'un d'entre eux, Mouloud Chebheb, a été évacué vers le CHU de Tizi Ouzou. Ulcéreux, son état de santé s'est dégradé, ce qui a obligé les services pénitentiaires de le transférer à l'hôpital pour des soins intensifs. Un autre délégué souffre de complications dues à son diabète. Il s'agit du représentant des archs de Ouaguenoun, Mohamed Nekkah. Il risque à n'importe quel moment d'être évacué vers l'hôpital, affirment des sources du mouvement. Par ailleurs, la population de la localité d'Ath Zmenzer a occupé hier le bureau du président de l'APC. L'action se poursuivra jusqu'à demain, annonce la Coordination des archs de cette commune. À Béjaïa, en revanche, la grève aété peu suivie. Dans plusieurs localités, les commerçants n'ont pas répondu au mot d'ordre de l'Interwilayas, alors qu'à Seddouk, El-Kseur et Amizour la grève a été observée par les populations. S'agissant de la marche empêchée hier à Alger, il a été signalé que les délégués de l'Interwilayas et ceux des quartiers et villages du mouvement citoyen de Kabylie n'ont pas pu gagner la capitale pour participer à la manifestation. Pour cause, ils ont été refoulés, selon la déclaration de la présidence tournante de la CICB, au niveau de Bechloul par un dispositif de sécurité impressionnant. Les délégués du mouvement dans la wilaya de Béjaïa ont fini par rebrousser chemin. Dans son communiqué rendu public juste après l'empêchement du déplacement des délégués de Béjaïa sur la capitale, la présidence tournante de la CICB note qu'“en cette date anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le régime a déployé un arsenal de guerre pour empêcher les délégués du mouvement citoyen de rejoindre la capitale pour organiser une marche vers la représentation de l'ONU”. Le communiqué de la présidence tournante de la CICB précise que “devant l'impressionnant dispositif de sécurité, les délégués, fidèles au caractère pacifique du mouvement, n'ont eu d'autre choix que d'observer un sit-in de protestation à quelques dizaines de mètres du barrage”. K. S. / L. O. LE CCDR DENONCE • À l'occasion de la Journée mondiale des droits de l'Homme, le CCDR a tenu à exprimer sa solidarité avec la marche du mouvement citoyen des archs le 10 décembre 2002 sur la place du 1er-Mai. Un membre du bureau national du CCDR, Si Mohamed Baghdadi, a été “embarqué”, le secrétaire général, Abdelhak Bererhi, et un autre membre, Madjid Aït Mohamed, ont été malmenés et empêchés, par la force, de rejoindre dans le fourgon de police leur collègue. D'autres délégués des archs ont également été embarqués de force et violemment. Le CCDR dénonce avec force ces actions répressives et assure le mouvement des archs de son soutien. Comme il exige la libération immédiate de M. Baghdadi, de celle des citoyens arrêtés et celle des détenus en Kabylie. Alger, le 10/12/2002 Le Bureau national du CCDR