C'est cette belle ville côtière qui abrite l'une des plus belles baies du monde qu'a choisie le Cnapest, Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, pour tenir son université d'été baptisée Menaï-Rabah, un enseignant exerçant dans la wilaya de Tébessa et membre du Conseil national, décédé dernièrement suite à un accident domestique. Lors de cette rencontre, qui a commencé samedi dernier, et qui s'étalera pendant toute cette semaine, les participants, qui sont au nombre de plus de 100 enseignants représentant les 48 wilayas du territoire national, penchent actuellement sur l'élaboration d'un projet pour la réorganisation de leur structure qui est devenue une force syndicale qui s'est imposée comme partenaire social incontournable vis-à-vis du ministère de l'Education nationale. Lors de ces travaux, les dossiers ayant trait au statut particulier de l'enseignant ainsi que celui de la retraite, principale revendication du Cnapest sont à l'ordre du jour. En plus des trois commissions sus-citées, une quatrième consacrée à l'évaluation et aux perspectives de l'organisation a été mise en place dans le but de tirer les enseignements du passé et en perspective d'un futur redéploiement de ce jeune syndicat qui a paralysé pendant deux mois le secteur de l'enseignement secondaire pour la première fois de l'histoire de l'Algérie. Une rentrée sociale qui s'annonce particulièrement agitée pour le gouvernement en place dans les différents secteurs publics et d'après les interventions des différents délégués des enseignants, le Cnapest sera sûrement de la partie. Une chose est sûre : c'est un partenaire social incontournable, jouissant d'une base solidement ancrée et acquise dans le névralgique secteur de l'éducation, qui semble déterminée à arracher son agrément et d'après les déclarations du noyau dur de cette organisation, la tutelle aura du fil à retordre. “Nous avons fait une concession par rapport aux corrections du bac. Nous n'avons pas mis en application nos menaces. Mais nous attendons un retour d'ascenseur. Nous voulons notre agrément car nous nous sommes conformés aux lois et c'est notre droit le plus absolu qui est conféré par la Constitution”. C'est cette revendication et c'est l'analyse qui revient lors des débats et même dans les coulisses. D'après les enseignants, la reconnaissance de leur syndicat a été le deal ou le gage donné par les responsables de leur tutelle contre un bon déroulement de l'examen et des corrections du bac. Ces syndicalistes sont convaincus d'avoir “occupé le territoire déserté de Aïssat Idir”, soutiennent-ils et qu'ils ont rendu espoir à de milliers d'enseignants laissés-pour-compte. “Il n'y a pas de maladie plus cruelle que de n'être pas content de son sort”, relèvent-ils. Sur un autre volet, le Cnapest est membre du CNLS (Comité national pour les libertés syndicales) constitué de huit syndicats autonomes qui se sont créés après avoir perdu confiance en l'Ugta qu'ils accusent de verser dans des considérations politiques avec les différentes équipes gouvernementales et les satellites du pouvoir. “Le Cnapest est resté fidèle à son statut qui fait de lui d'un syndicat autonome respecté et responsable. La neutralité observée lors de l'élection présidentielle est une preuve de sa neutralité. Il a réussi à mener son combat loin de toutes les chapelles politiques charognardes“, a tenu à souligner, M. Mériane, coordinateur national de ce syndicat lors du discours d'ouverture de cette université d'été. Le Cnapest, qui se targue d'avoir restitué la noble considération perdue de l'éducateur dans la société, ne compte pas en rester là. Le professeur a une mission qui est celle de former les générations de notre pays, sur ce plan, ce syndicat compte y aboutir en construisant son charisme sur deux axes fondamentaux à savoir : le respect de la loi et en restant fidèle à ses idéaux. M. B.