C'est dans une ambiance de joie et de satisfaction qu'a été clôturée l'université d'été du Cnapest, Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, jeudi dernier, dans la ville du corail El-Kala. C'est ce qui a fait dire à son coordinateur national, Méziane Mériane, dans son discours de clôture que ce regroupement a atteint les 80% des objectifs du point de vue de la mobilisation, de la richesse des propositions et des débats contradictoires mais constructifs et enrichissants qu'ont eu à mener les nombreux participants, des enseignants qui représentent la majorité des wilayas du pays. Le thème, qui a dominé lors des travaux de cette université d'été, a été sans conteste l'agrément de ce syndicat que les autorités ne lui ont pas encore accordé. En effet, le coordinateur national du Cnapest n'a pas manqué d'évoquer ce dossier ni de rappeler les motifs invoqués pas le ministère du Travail pour justifier son refus d'agréer le syndicat en question. Selon M. Mériane, ces motifs sont “irrecevables” d'autant qu'ils constituent, selon lui, de simples échappatoires. Alors que les statuts du Cnapest interdisent à ses adhérents de porter un mandat politique, contrairement à ce qui a cours au sein de l'Ugta par exemple, le département de Tayeb Louh considère que cette interdiction est illégale, et que le Cnapest ne peut être agréé qu'après la suppression de cette clause. Ce qui est loin de convaincre le coordinateur national du Cnapest, d'autant que d'autres responsables du secteur de l'éducation lui auraient fait savoir que les pouvoirs publics refusent l'agrément au Cnapest “de peur de voir les islamistes récupérer ce syndicat au sein duquel ils sont déjà perçus comme une majorité active”. À cet argument, Mériane répond que les statuts du Cnapest, et notamment l'article 77, celui-là même que le ministère du Travail rejette, constituent précisément un garde-fou contre toute tentative de récupération politique ou partisane. Mais, pour “rassurer tout le monde”, le coordinateur du Cnapest s'apprête à faire une proposition lors du prochain conseil national de son syndicat, le 23 septembre prochain. Il s'agit de régler cette question au cours d'un congrès du syndicat, lors duquel seront élues pour quatre ans au moins les structures dirigeantes du Cnapest. C'est sans doute une manière de prouver à tous que la majorité au sein de ce syndicat n'est pas là où on le pense, du moins pour les quatre années à venir. Par ailleurs, le Cnapest compte monter au créneau à la rentrée en observant deux journées de grève les 24 et 25 du mois prochain et plus s'il le faut en ayant recours au boycott des travaux administratifs. C'est ce qui est proposé et avalisé lors de cette université d'été à la majorité des participants. Néanmoins, cette option sera soumise à l'aval du conseil national de ce syndicat qui se tiendra le 23 septembre prochain. Cette première action se veut un signe de protestation pour signifier aux autorités concernées qu'il faut compter avec ce syndicat qui a pris de la force et de la maturité. Il jouit d'une large adhésion sur les 48 wilayas du pays et dans un secteur aussi névralgique que celui de l'éducation nationale. M. B.