Le coup de froid entre Paris et Tel-Aviv n'est pas terminé. La France a beau présenter ses excuses, déclarant la guerre ouverte contre l'antisémitisme, les Israéliens trouvent qu'elle n'en fait pas assez. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, a frappé sur la table à Paris, demandant aux autorités françaises de passer aux actes dans la lutte contre l'antisémitisme et à ne plus se contenter de discours. “Les déclarations sont importantes, mais les actes le sont aussi”, a déclaré Sylvan Shalom à l'issue d'un entretien avec le ministre français de l'Intérieur, Dominique de Villepin. La visite du responsable israélien est intervenue alors que, quelques jours auparavant, Paris avait fait savoir qu'il n'était pas disposé à recevoir un quelconque officiel israélien, en réaction aux exhortations de Sharon offrant l'asile aux Juifs français menacés en France. Le ministre de Sharon invite les autorités françaises à punir sévèrement ceux qui lancent les attaques contre la communauté juive, partout, y compris dans les écoles et les universités. Le ministre français a reconnu qu'on assistait depuis le début de cette année à une forte augmentation des actes antisémites en France, assurant que les coupables seront traqués. L'islam, seconde religion en France, dit-on, subit le même phénomène, sans pour autant susciter des actions aussi déterminées de la part d'officiels. D. B.