Chaque année, les fournitures scolaires, les vêtements de la rentrée saignent à blanc les parents d'élèves qui ne savent plus où donner de la tête devant les exigences de l'école et de leurs enfants. C'est aujourd'hui la rentrée. Finies les vacances ! Place aux choses sérieuses. Pour les parents, ce n'est pas une partie de plaisir avec les dépenses faramineuses qui leur donnent déjà le vertige. Sauf pour certains chanceux qui ont eu l'occasion de s'approvisionner en fournitures scolaires à la fin de l'année dernière, puisque quelques établissements ont eu la présence d'esprit de communiquer les listes des fournitures scolaires avec le dernier bulletin. Ainsi, des parents ont pu éviter la hausse annuelle des prix. “J'ai acheté toutes les fournitures scolaires à la fin de l'année passée juste après les résultats du troisième trimestre. Maintenant, j'achète simplement les vêtements pour la rentrée, cela m'a permis de gérer mon budget et d'éviter des grandes dépenses”, a déclaré Saliha, mère de quatre enfants. Comme à chaque rentrée scolaire, cette période représente une saignée pour les parents même si cette année on enregistre une légère baisse dans les prix. En revanche, les enfants ont l'embarras du choix. Entre les produits locaux et ceux de l'importation, la tâche n'est pas facile pour les familles à petite bourse ou à moyen revenu qui doivent calculer le moindre sou, des vêtements jusqu'aux fournitures scolaires. C'est pour cela que certains parents ont opté pour le marché parallèle et la friperie. Jeudi 10h, place des Martyrs, l'un des plus grands étalages de la capitale où de nombreuses familles viennent faire leurs achats. Ici toutes sortes de marchandises sont exposées. Du produit local jusqu'à l'importation, le client est servi selon sa bourse. “On ne gagne pas beaucoup, notre bénéfice est de quelques dinars, peut-être 10 DA au maximum, mais nous faisons notre possible pour aider le “gallil” (pauvre)”, lance Omar vendeur au marché de la place des Martyrs. En ce jeudi caniculaire, c'est la dernière journée pour les retardataires pour effectuer les achats, mais les prix n'ont pas changé. “Je n'ai pas le droit de me plaindre car cette année je me suis prise trop tard ; en plus, j'ai eu la liste des fournitures scolaires avec le dernier bulletin de l'année passée”, affirme Amina, institutrice et mère de trois enfants. Pour elle, il n'est pas question d'aller faire son marché chez les commerçants ou les libraires des grandes artères de la capitale. “C'est impossible d'acheter les fournitures scolaires dans les boutiques, les prix sont excessivement chers et on paye le double. À titre d'exemple, le cahier de 282 pages coûte 110 DA chez le libraire du coin ; ici, il vaut 70 DA”, explique Amina. Et d'ajouter : “J'ai déjà dépensé 5 000 DA pour chaque enfant en vêtements, sans compter les fournitures scolaires. Cette année sera dure car après les dépenses de la rentrée, viendront les frais du mois de ramadan puis ceux de l'Aïd, et aussi les fêtes de fin d'année. Il faut dire que notre situation financière sera désastreuse”, conclut-elle. Ainsi, un enfant au primaire peut coûter aux parents entre 2 000 et 3 500 DA en fournitures scolaires, sans compter les vêtements. En effet, le prix du tablier avoisine les 600 DA, le cartable ou le sac à dos peut atteindre 950 DA, sans oublier les gros cahiers qui coûtent entre 70 DA au marché parallèle et 110 chez le libraire. Il y a aussi les stylos à 10 DA, les trousses à 80 DA, les crayons de couleur, les jetons, les bûchettes … À ces prix, la facture est à coup sûr salée. Ainsi, un simple calcul laisse apparaître qu'un enfant scolarisé et dont l'âge varie entre 6 et 12 ans, peut coûter facilement entre 8 000 à 10 000 DA. Il faut aussi reconnaître que les enfants de ces dernières générations sont exigeants et veulent se vêtir selon la dernière mode, ce qui n'arrange pas les parents. Enfin, ces derniers doivent également faire face aux dépenses liées à l'achat du nouveau manuel scolaire. Mais ceci est une autre paire de manches. N. A. Les aides sociales Pour cette année, près de 150 000 élèves de la capitale bénéficieront de trousseaux scolaires, alors que 100 000 autres percevront une allocation de 2 000 DA. En revanche, 53 890 écoliers du premier cycle (primaire) bénéficieront d'un repas au niveau de 209 cantines scolaires. Selon le ministre de l'Education, il est question de mettre en place le transport scolaire dans les zones rurales à partir de la fin du mois d'octobre ou début novembre. Il sera géré par le privé. N. A. Les efforts du gouvernement Du côté du gouvernement, on annonce que les établissements scolaires de la wilaya d'Alger accueilleront aujourd'hui 598 499 élèves des trois cycles (primaire, moyen et secondaire). Le premier palier à lui seul recevra environ 32 1069 élèves. Viendront après le moyen avec 178 804 collégiens et le secondaire avec 98 626 élèves qui seront scolarisés au total au niveau de 1 193 établissements, dont 24 nouvellement réceptionnés. Ces structures pédagogiques se repartissent en 824 écoles primaires, dont 20 nouvellement construites, 257 collèges d'enseignement moyen (CEM) et 112 lycées dont un nouveau. Concernant l'encadrement, le ministre se dit rassuré car on dénombre 27 619 enseignants dont 11 989 sont destinés pour le premier cycle (primaire), 9 686 pour le deuxième palier (moyen) et 5 944 pour le dernier (secondaire). S'ajoutent à cela 11 412 administratifs affectés aux trois paliers. Selon M. Benbouzid, “tout est prêt pour démarrer une nouvelle année d'études sous le signe de la réforme scolaire”, a-t-il déclaré. Au sujet des manuels scolaires, le ministre de l'Education nationale a affirmé que “les besoins en manuels scolaires qui entrent dans le cadre de la mise en œuvre de la réforme du système éducatif seront assurés à raison de 99 et 85,26 % au niveau des 1re et 2e années primaires et de 99,01 et 81,79% au niveau des deux premières années du cycle moyen”. Pour les autres niveaux, c'est-à-dire les anciens livres scolaires, la diffusion est couverte à 50% des besoins. Le ministre de l'Education a précisé que les nouveaux manuels scolaires des 1re et 2e années primaires et des 1re et 2e années moyennes ne seront pas vendus aux élèves, mais loués. Sur le plan sanitaire, le département de M. Benbouzid a mis en place 98 unités de dépistage scolaire pour assurer le suivi médical des élèves. Ainsi, 28 unités médicales prendront en charge les élèves du primaire et 40 autres se chargeront du moyen. Pour les 112 établissements secondaires, ils seront suivis par 23 centres de dépistage. Les 7 unités restantes assureront le suivi en dehors des établissements. Dans le cadre de la réforme scolaire, d'autres projets ont été lancés tels que le renforcement des liens avec les parents d'élèves et l'école. À ce sujet, les responsables de l'académie ont invité les parents d'élèves à assister à la première journée de la rentrée scolaire pour s'enquérir personnellement des conditions de scolarité et du milieu où leurs enfants vont évoluer. N. A.