Ils ont protesté contre les mauvaises conditions de vie et exigé le départ du maire. La contestation populaire gagne du terrain. Un vent de colère a soufflé, hier, sur la population de Zaouia, un hameau de la commune de Beni Tamou, située à six kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Blida. Les citoyens de Zaouia sont sortis dans la rue pour protester contre les mauvaises conditions de vie et exiger le départ du maire d'obédience Hamas. La population locale s'est sentie lésée par les conditions de vie très difficiles dans laquelle elle se trouve depuis de longues années ainsi que l'humiliation qu'ils subissent du premier magistrat de la commune de Beni Tamou. “Le maire ne veut pas nous écouter ni encore nous recevoir”, nous diront des jeunes manifestants rencontrés sur les lieux. D'autres citoyens nous ont déclaré : “Toutes nos requêtes sont restées vaines. Nous avons tout essayé pour éviter le pire, mais devant le mépris qu'affiche le maire, nous n'avons eu que ce choix pour exprimer notre ras-le-bol”. Durant notre passage, l'effervescence était à son comble. Pneus incendiés et barricades sur tous les principaux axes de la wilaya de Blida. Les usagers de la voie express Alger-El Affroun ont été bloqués pendant sept heures. La circulation automobile a été paralysée plus de six heures sur les axes routiers menant vers Alger, Boufarik, Oued El-Alleug, Beni Tamou, Zaouia, La Chiffa et Médéa. Parmi les griefs retenus contre le président de l'assemblée populaire communale de Beni Tamou dont dépend le quartier Zaouia, figurent l'état des routes, l'éclairage public et surtout l'inégalité dans l'alimentation en eau potable. L'eau est justement à l'origine de la protestation populaire. Selon la population locale, le maire aurait instruit ses services de ne pas délivrer les documents inhérents à l'état civil aux citoyens qui ne justifient pas du paiement des redevances. Une situation que réfutent la plupart des citoyens en raison du manque d'eau, celle-ci ne coulant pas du robinet. Les citoyens, eux, affirment débourser près de 1 000 DA pour s'approvisionner en eau chez le privé, et donc n'ont aucune raison de payer les redevances communales. Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec le maire de Beni Tamou sont restées sans suite. M. Bouricha Mohamed, wali de Blida, s'est déplacé sur les lieux pour entamer des pourparlers avec les manifestants. Après avoir pris langue avec le chef de l'Exécutif de la wilaya de Blida, les contestataires ont décidé d'évacuer les lieux vers quatorze heures et de lever les barricades. Il semblerait que cette protestation aurait pris de l'ampleur n'était l'intervention du wali de Blida qui a su gérer la situation. M. A.