Officiellement lancé en mars dernier, au cours d'une cérémonie à Addis-Abeba, il adoptera après son installation le rythme de deux sessions ordinaires par an. Le Parlement panafricain, qui se veut la voix des peuples du continent, voit le jour ce jeudi en tenant sa session inaugurale à Midrand, une banlieue de Johannesburg, où ce nouvel organe de l'Union africaine (UA) aura désormais son siège. “Nous sommes passés par l'esclavage, le colonialisme, l'apartheid et nous en arrivons à la voix des Africains”, a lancé la présidente du Parlement, la Tanzanienne Gertrude Mongella, avant la tenue de cette réunion. Le Parlement ne sera dans l'immédiat qu'une Assemblée délibérative et ne sera doté de pouvoirs législatifs que dans cinq ans. Officiellement lancé en mars dernier, au cours d'une cérémonie à Addis-Abeba, siège de l'UA, il adoptera après son installation le rythme de deux sessions ordinaires par an. Le choix de l'Afrique du Sud pour abriter les députés africains a été pris lors du dernier sommet de l'UA à Addis-Abeba en juillet, après le retrait de la candidature égyptienne. Le gouvernement sud-africain a ensuite dû décider très vite d'un lieu où réunir provisoirement cette Assemblée, dont le siège définitif, prévu pour 2009, reste à déterminer. En attendant, les députés logent dans un splendide complexe en marbre de Carrare et en bois d'ébène, à mi-chemin entre l'aéroport international de Johannesburg et la capitale administrative de Pretoria, où se trouvent les ambassades. Pour constituer l'Assemblée de 265 membres du PAP, chaque Parlement des 53 pays de l'UA, d'Alger à Antananarivo, a désigné en son sein cinq délégués, dont au moins une femme, censés être représentatifs de leurs concitoyens. Des critiques se font cependant déjà entendre sur ce mode de désignation, qui donne la primeur aux partis au pouvoir plutôt qu'à une représentation réelle des populations sur un continent où la démocratie est encore loin d'être respectée. Et si la délégation sud-africaine, majoritairement féminine avec trois femmes, constitue une exception, la presse locale a relevé aussi qu'elle ne compte aucun représentant du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (AD). Le protocole de l'UA prévoit que l'objectif ultime du Parlement panafricain est de devenir, à terme, une institution dotée des pleins pouvoirs sur le plan législatif et dont les membres sont élus au suffrage universel. Mais, avant cela, il faut faire avec la période probatoire de cinq ans. Pendant tout ce temps, les députés devraient s'incliner devant les pouvoirs. D. B.