Selon le projet présenté hier à l'APN, les contrevenants aux dispositions du code de la route encourent le retrait du permis de conduire pendant trois mois et des amendes atteignant 100 000 DA. Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, a tiré, hier, à l'occasion de la présentation du projet du nouveau code de la route à l'APN, la sonnette d'alarme sur les accidents de la circulation, qui tendent à devenir une véritable hécatombe (troisième cause de mortalité dans le monde après les catastrophes naturelles et les guerres). En la matière, l'Algérie occupe la désolante quatrième place à l'échelle internationale et la première au niveau arabe et maghrébin. Selon un bilan coordonné par toutes les forces d'intervention (police, gendarmerie et Protection civile), les accidents de la route entraînent, quotidiennement, le décès immédiat d'au moins 12 personnes et des blessures relativement graves à 174 autres. Le ministre des Transports a indiqué, plus globalement, que plus de 43 200 accidents, provoquant la mort de 4 343 personnes, ont été comptabilisés durant l'année écoulée. Ces chiffres représentent une augmentation de 9% par rapport à ceux enregistrés en 2002. La tendance à la hausse se poursuit, puisque pendant les 8 premiers mois de 2004, les routes ont connu plus de 28 000 accidents. Le membre du gouvernement a insisté sur le lourd tribut en vies humaines que la route fauche chaque année, mais aussi sur le coût économique de la catastrophe. Ainsi, il a révélé qu'en 2001, les accidents de la circulation ont coûté à l'Etat 35 milliards de DA. Le montant est pratiquement doublé, deux ans après, pour atteindre les cimes de 69 milliards de DA. Il faut arrêter le massacre de la route, a recommandé Mohamed Maghlaoui, qui a signalé que le facteur humain (excès de vitesse, non-respect de la signalisation, notamment les sens inter dits…) est responsable de 75% des cas de dérapage ou autres collisions des véhicules. “Si à Annaba, le port de la ceinture de sécurité est respecté par 87,74% des automobilistes, cette consigne est suivie uniquement par 5,85% des conducteurs à Constantine”, a-t-il soutenu, précisant que la ceinture de sécurité préserve la vie du chauffeur et de ses passagers ou les sauve d'un handicap irréversible dans au moins 25% des accidents. Il a ainsi amplement justifié le durcissement, dans le projet du gouvernement, des sanctions à l'encontre des contrevenants aux dispositions du code de la route. Le non-respect du port de la ceinture de sécurité fait encourir à son auteur le retrait de permis pendant trois mois assorti d'une amende variant entre 1 500 et 5 000 DA. Les conducteurs rendus coupables d'excès de vitesse seront condamnés à payer une amende allant de 10 000 à 100 000 DA. Ceux qui roulent sur la bande d'arrêt d'urgence seront sommés de s'acquitter d'une amende de 800 à 1 500 DA et de perdre leur permis de conduire pendant 3 mois. Pendant le débat général sur le projet du nouveau code de la route, plusieurs députés ont estimé que les amendes ne produisent pas vraiment un effet dissuasif sur les chauffards. Ils ont préconisé, de ce fait, notamment contre ceux qui provoquent la mort de tiers, la sanction la plus radicale qui soit : une peine privative de liberté. D'autres ont attiré l'attention sur le laxisme observé dans l'octroi des permis de conduire par les auto-écoles. Enfin, il y a ceux qui pensent que le code de la route, aussi parfait soit-il, ne suffira pas à réduire de manière significative les accidents de la circulation, si les citoyens ne sont pas sensibles à cette catastrophe. S. H.