Le Rassemblement a appelé, jeudi, à une “levée de l'équivoque” entourant ce projet. Cette exigence, exprimée par les femmes du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RND) réunies au siège du parti à Ben Aknoun (Alger), est intervenue à l'occasion de la première conférence régionale du comité de coordination et de suivi de la section “Femme et solidarité” du parti consacré à “l'examen du projet d'amendement du code de la famille”. L'objectif poursuivi par les femmes du parti de l'actuel chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, à travers leurs exigences est “d'expliquer à l'opinion publique les amendement du code de la famille en vue de barrer la route à ses pourfendeurs”. Les opposants ne sont autres que les partis islamistes. Le mouvement de la société pour la paix (MSP) de Aboudjerra Soltani et le mouvement de la réforme nationale (MRN) d'Abdallah Djaballah, en l'occurrence, ont, en effet, multiplié les sorties publiques pour dénoncer les amendements du code de la famille depuis leur examen et adoption en conseil de gouvernement en août dernier. L'interpellation des femmes du RND intervenant après les assurances d'Ahmed Ouyahia, le chef du gouvernement, et néanmoins secrétaire général du parti exprimées à l'occasion de l'université d'été de sa formation, les 26 et 27 août dernier à Constantine, s'adresse, selon toute vraisemblance, au président de la république. Le RND semble à ce sujet exprimer des inquiétudes de voir le projet d'amendement reléguer aux calendes grecques. étant l'initiateur du projet, Abdelaziz Bouteflika est le seul à même de débloquer la situation en programmant les amendements du code de la famille en conseil des ministres. Le fera-t-il ? Ecoutera-t-il le RND plutôt que le MSP et le MRN ? Rien n'est moins sûr. Car ce n'est pas la première fois que le chef de l'état tergiverse autour de questions pour lesquelles, lui-même a initié des commissions. C'est notamment le sort qui a été réservé des années durant pour des dossiers aussi sensibles que le statut du magistrat, la refonte de l'école, la réforme de la justice, la réforme des missions et structures de l'état et le dossier des disparus. Selon un parti membre de la coalition gouvernementale, en l'occurrence le MSP, par la voix de Abderezak Mokri intervenant, mardi dernier, sur les ondes de la Radio chaîne III “le projet d'amendement du code de la famille n'a pas le consentement du président”. La balle est, en tout cas, dans le camp du président et son attitude par rapport à ce dossier renseignera sur ses intentions par rapport au statut de la femme. Cela étant, selon Nouara Djaâfar, la ministre déléguée chargée de la famille et de la Condition féminine, présidente par ailleurs, du comité et membre du bureau national du RND, “le projet d'amendement du code de la famille ne touche en rien à la chariaâ, mais lève plutôt l'ambiguïté qui l'entourait en établissant des conditions bien claires”. Ce projet, a-t-elle précisé, “développe une nouvelle vision à même d'adapter la situation de la femme aux nouveaux impératifs de l'ère”, ajoutant qu'il intervient après “un dialogue objectif et des échanges de vue entre les membres de la commission en charge de l'amendement”. S'agissant des articles relatifs au “tutorat” et à la “polygamie”, Nouara Djaâfar a expliqué que cet amendement “favorise l'accord des personnes concernées par le mariage, et n'exclut pas le tuteur pour le mariage de la femme” en ce sens que “les us et les coutumes ne peuvent être codifiés”. Pour ce qui est de la polygamie, l'intervenante a précisé que ce point est conditionné dans l'amendement par “l'aval de la première épouse et du magistrat”, ajoutant que l'amendement accorde dans ce cas “l'importance aux intérêts des enfants”. N. M.