Les travailleurs de la santé persistent et signent : tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites, la grève sera toujours maintenue. Entamée le 26 septembre courant, la grève déclenchée par la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l'UGTA n'est pas prête, semble-t-il, de s'essouffler. Hier encore, elle a enregistré un taux de suivi de 95% sur le territoire national, selon M. Aït Taleb, responsable de l'organique au sein du syndicat. Rien qu'à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger où une banderole accrochée juste à l'entrée annonce la couleur, “les travailleurs de la santé en grève”, le mouvement a été suivi à 100%, selon M. Hattab, responsable de la section syndicale de la FNTS. Et au rythme où vont les choses, l'installation dans la durée de ce mouvement de protestation n'est pas à écarter. Et pour cause : la rencontre, qui a regroupé les représentants syndicaux et les représentants du ministère de la Santé avant-hier, n'a pas abouti à grand-chose. “Le ministère s'est engagé à débloquer la situation mais on n'a toujours pas reçu de réponses concrètes”, affirme Aït Taleb. Par réponse concrète, le syndicat entend la signature d'un décret par la commission ad hoc composée du ministère de la Santé, celui des Finances et des représentants de la Fonction publique, avalisant les augmentations revendiquées. “On a demandé aux représentants du ministère si les augmentations exigées ont été acceptées par la commission et ils nous ont répondu que le dossier suit son cours”, explique le responsable à l'organique à la FNTS. Consignées dans une plate-forme en dix points, les revendications des travailleurs de la santé portent dans l'immédiat sur l'indemnité de contagion, l'indemnité du poste spécifique sud et enfin la prime de rendement. En dépit d'un procès-verbal signé, en juillet dernier, entre les représentants syndicaux et le ministère de tutelle, ces augmentations n'ont toujours pas été rendues effectives. Selon certaines sources, c'est le ministère des Finances qui reste réfractaire à ces augmentations. Qu'à cela ne tienne, les travailleurs sont déterminés à maintenir le mouvement jusqu'à satisfaction de leurs revendications. “Nous irons jusqu'au bout”, soutient Aït Taleb. Une réunion est prévue d'ailleurs aujourd'hui pour voir les suites à donner à ce qui est perçu comme des “non”-réponses du ministère de tutelle. Par ailleurs, les autres syndicats de la santé autant médicaux que paramédicaux, visiblement inspirés par la réussite de la grève de la FNTS, entendent se retrouver le 5 octobre prochain pour demander une audience à Ahmed Ouyahia au sujet de la situation dans le secteur de la santé. Initiée par le Syndicat des maîtres assistants, lequel a déjà envoyé des invitations à tous les autres syndicats, cette rencontre va arrêter l'ensemble des revendications qui seront soumises au chef de l'Exécutif. Une conférence de presse est prévue le même jour. Il est même question, à se fier à certaines sources, d'un éventuel recours à une grève générale dans le secteur. K. K.