Dans un rare déferlement de bonnes nouvelles venues d'Irak, dix personnes retenues en otages par des groupes islamistes ont été libérées, dont deux humanitaires italiennes, tandis que filtre une faible lueur d'espoir pour la libération de deux Français et d'un Britannique. L'Italie a accueilli mardi avec un énorme soulagement la libération et le retour des Italiennes, dont le sort était resté inconnu depuis leur rapt le 7 septembre dans le bureau de leur ONG à Bagdad. Leurs deux collègues irakiens, un homme et une femme, enlevés en même temps qu'elles ont été aussi relâchés. De son côté, la compagnie de télécommunications égyptienne Orascom, qui exploite une licence de téléphonie mobile en Irak, a annoncé la libération de quatre de ses employés égyptiens, enlevés le 22 septembre près d'Al-Qaêm (ouest). Un porte-parole d'Orascom à Bagdad a fait état de la libération de deux Irakiens qui avaient été enlevés en même temps. La chaîne satellitaire Al-Arabiya a annoncé entre-temps la libération de deux ingénieurs égyptiens d'Orascom, enlevés le 23 septembre à Bagdad, mais la compagnie et le chef de la mission diplomatique égyptienne à Bagdad, Farouq Mabrouk, ont affirmé être toujours sans nouvelles d'eux. Ces libérations ont suscité une lueur d'espoir pour les deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, kidnappés avec leur chauffeur et interprète syrien Mohammad Al-Jundi le 20 août sur la route Bagdad-Najaf, et pour le Britannique Kenneth Bigley enlevé le 16 septembre à Bagdad avec deux Américains qui ont été depuis exécutés par leurs ravisseurs. Un Français identifié par la chaîne Al-Arabiya comme étant Philippe Bret et présenté comme un membre d'une délégation de Paris qui suit l'affaire des otages a affirmé mardi soir avoir vu Chesnot et Malbrunot et qu'il était parvenu avec les ravisseurs à un accord pour leur libération. A Paris cependant, le ministère des Affaires étrangères a indiqué ne “pas avoir connaissance d'un (tel) accord”. “Nous ne sommes pas au courant d'une mission d'un émissaire qui aurait rencontré les otages”. Espoir aussi à Londres où les deux représentants du Conseil des musulmans de Grande-Bretagne, rentrés mardi de Bagdad, se sont déclarés optimistes quant à la libération de Ken Bigley. “Nous avons reçu des informations et des promesses très encourageantes qui, nous l'espérons, si Allah le veut, mèneront à la libération de Ken Bigley”, a déclaré Daud Abdullah. Les violences, même si elles semblent avoir baissé d'intensité en Irak, se sont poursuivies. Une voiture piégée a explosé mardi soir au passage d'un convoi militaire américain à Mossoul (Nord), blessant six soldats américains et deux Irakiens. R. I.