Les deux otages italiennes libérées, avant-hier ont commencé à parler de leur captivité, tout comme leurs ravisseurs qui ont réussi à imposer leur présence, avec des chances diverses pour les personnes enlevées à l'image des deux Américains qui ont été exécutés après leur enlèvement en plein centre de la capitale irakienne. Avec toutefois ce qui s'est passé hier à Bassorah, il y a parfois lieu de s'interroger sur l'identité et les réelles motivations des ravisseurs. En effet, cinq agents du service de renseignements irakiens ont été tués, mardi, par balle au nord de Bassorah après avoir délivré un otage irakien qui a été repris par leurs assaillants, a indiqué hier le chef de ce service dans la ville. La police de Bassorah avait annoncé, le 25 septembre dernier, avoir arrêté les trois membres d'une bande et libéré un otage dans une opération dans la ville. « Trois malfaiteurs ont été arrêtés pendant l'opération et une personne travaillant pour la compagnie de téléphonie mobile Al Atheer, qui exploite une licence dans le Sud, libérée », avait indiqué le porte-parole de la police. Les services de police de Bassorah avaient, quelques jours auparavant, indiqué avoir démantelé un réseau de ravisseurs et libéré un enfant irakien qui était retenu en otage lors d'une opération dans la région de Safouane, à 45 km au sud-ouest de la ville. Quant aux deux Italiennes, elles doivent certainement ignorer les conditions de leur libération.Tout ce qu'elles ont pu dire, c'est que « c'était très dur mais nous savions qu'ils nous relâcheraient », un témoignage qui dresse un autre portrait de ravisseurs, même s'il se dit qu'une rançon aurait été versée.Selon le directeur du journal kowëtien Al Rai al-Aam, qui avait annoncé leur prochaine libération, une rançon d'un million de dollars a été payée. La joie de revoir les deux Simona était d'autant plus grande que deux sites islamistes avaient annoncé leur exécution, il y a une semaine. De son côté, la compagnie des télécommunications égyptienne Orascom, qui exploite une licence de téléphonie mobile en Irak, a annoncé la libération de quatre de ses employés égyptiens, enlevés le 22 septembre près d'Al Qaêm (ouest). Ces libérations ont suscité une lueur d'espoir pour les deux journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, kidnappés avec leur chauffeur et interprète syrien Mohammad Al Jundi, le 20 août dernier, sur la route Baghdad-Najaf, et pour le Britannique Kenneth Bigley enlevé, le 16 septembre dernier, à Baghdad avec deux Américains qui ont été depuis exécutés par leurs ravisseurs. Un Français identifié par la chaîne Al Arabiya comme étant Philippe Bret et présenté comme un membre d'une délégation de Paris qui suit l'affaire des otages a affirmé, mardi soir, avoir vu Chesnot et Malbrunot et qu'il était parvenu avec les ravisseurs à un accord pour leur libération. A Paris cependant, le ministère des Affaires étrangères a indiqué ne « pas avoir connaissance d'un (tel) accord ». « Nous ne sommes pas au courant d'une mission d'un émissaire qui aurait rencontré les otages ». Al Arabiya a indiqué que les deux Français seraient libérés sous 48 heures. Mais l'Irak, c'est aussi la violence, celle des armes et des froides statistiques qui ne rapportent pas avec exactitude la situation imposée à tout un peuple. Ce qui rend bien dérisoire et leur donne un caractère surréaliste ces balbutiements électoraux pour lesquels l'Irak ne sera jamais prêt au regard des véritables enjeux. Même les Américains en sont cette fois à douter de la possibilité de tenir les élections à la date fixée, c'est-à-dire à la fin du mois de janvier prochain. C'est tout simplement un pari impossible en raison du climat actuel d'insécurité.