“J'ai refusé de répondre aux sollicitations de l'équipe nationale par respect à mon pays car il était impossible pour moi de jouer en EN alors que j'étais sans club et surtout très à court physiquement.” C'est en ces termes que l'ex-capitaine de l'équipe nationale de football, Naceredine Kraouche, a expliqué sa disparition juste après la CAN 2004 et son refus même d'entrer en contact avec la Fédération algérienne de football (Faf). L'on se rappelle, en effet, qu'après avoir été écarté de son club belge, la Gantoise, pour avoir décidé, contre l'avis de ces dirigeants, de prendre part à la Coupe d'Afrique des nations, Kraouche avait coupé les ponts avec les responsables de l'EN au point où le président de la fédération, M. Mohamed Raouraoua, s'est senti obligé de lancer un message à travers la presse le concernant afin que la FAF puisse lui venir en aide, selon les dires de l'intéressé. Kraouche raconte à ce titre que l'ex-coach national, Robert Waseige, avait tenté de le faire venir en sélection nationale en dépit de son statut de “chômeur” ; ce qui est inconcevable. “Je me démarquais de cette éventualité car pour moi venir en équipe nationale, c'est certainement pour apporter un plus et non pas pour traîner la patte sur le terrain. Waseige m'a demandé de jouer alors qu'il n'était même pas au courant de ma forme physique”, souligne-t-il sur le site Web “Foot magazine”. Au sujet de Waseige, Kraouche a reconnu que son passage a été une débâcle et explique que cela est peut-être dû à “un problème de mentalité.” Actuellement signataire à Charleroi pour une année avec option d'achat, club de première division belge, Kraouche espère prendre rapidement un nouveau départ et retrouver d'ici l'hiver son niveau habituel. “Mon problème actuellement est surtout physique. J'ai toujours eu des ennuis avec mon poids. Bon, je pense que d'ici novembre je serai au point et surtout prêt à rendre la pareille aux dirigeants de Charleroi qui ont décidé de me faire confiance.” L'international algérien admet même que sur le plan salarial, l'affaire est loin d'être avantageuse mais que l'urgence n'est pas à ce niveau pour l'heure. “Je sais qu'à Charleroi, je gagne peut-être dix fois moins qu'a la Gantoise ; mais dans la vie il faut savoir être pragmatique surtout quand on vient de passer des mois sur la touche. L'essentiel, pour moi, est de rejouer et de prouver mes qualités. En tout cas, je sais que ce n'est pas parce que je n'ai pas joué pendant des mois que j'ai perdu mes capacités”, martèle-t-il. À 25 ans et surtout avec cette carrière internationale en dents de scie, Kraouche regrette-t-il d'avoir choisi la sélection algérienne au moment où la sélection française lui tendait les bras ? À cette question, Kraouche répond sans ambages : “Non je ne regrette rien. Je suis fier du pays de mes parents pour lesquels j'ai voulu faire plaisir. Sur le plan sportif, ce n'était peut-être pas le meilleur choix mais mes origines passent avant tout. Avec trois participations à la CAN et près de 50 sélections, je n'ai pas à me plaindre.” Un nombre de sélections appelé, certainement, à augmenter car il est clair que les Verts ont encore besoin de Kraouche. Aujourd'hui, peut-être plus que jamais. S. B.