Quels que soient les résultats de la grève, le syndicat n'a plus d'autre choix que d'aller vers un congrès constitutif. La grève de la Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a bel et bien eu lieu, malgré le choix de son 1er responsable, Méziane Mériane, de se démarquer de ce débrayage décidé le 23 septembre dernier, lors du dernier conseil national. Un revirement que des membres du bureau national ainsi que bon nombre d'adhérents disent “ne pas comprendre” allant jusqu'à accuser leur meneur de “jeter l'organisation en pâture”. Outre les explications données par Mériane (voir notre édition de lundi) concernant son attitude, celui-ci réagit également aux propos de ses camarades en déclarant : “J'ai proposé aux membres du bureau de prendre l'avis de la base à travers la tenue d'un conseil national extraordinaire. Ça aurait été la solution idéale pour éviter le cafouillage, compte tenu de l'urgence de la situation. Mais, ils ont refusé ma proposition et se sont entêtés à maintenir le mot d'ordre appelant à la grève.” Et d'ajouter : “je n'ai jamais voulu nuire aux syndicats ni aux gens qui m'ont accordé leur confiance. Mais il est aussi de mon devoir de tirer la sonnette d'alarme et de dire qu'il n'est pas question de débrayer si cela n'est pas justifié.” Le mouvement de grève, bien que suivi à travers tout le pays selon les différents comptes rendus de nos correspondants, pourrait être dénué de tout sens dans la mesure où le syndicat se retrouve en proie à des tiraillements internes. D'où d'ailleurs l'idée d'aller dans les plus brefs délais vers un congrès constitutif. “Il n'est pas question pour moi que je démissionne. Je n'ai pas failli. Mais dans l'intérêt du syndicat et de ses adhérents, il nous faut impérativement aller vers le congrès constitutif.” Le renouvellement de toutes les instances sera, en effet, l'occasion pour la base de donner son avis sur les changements intervenus et de décider de l'avenir de leur organisation. Mais le moins qu'on puisse dire c'est que le ministère de l'éducation, sciemment ou par pur hasard, a réussi à miner une organisation qui s'est distinguée par sa force de mobilisation. Mériane, pour sa part, réfute l'idée d'avoir été piégé et insiste que la responsabilité incombe à ses camarades du bureau et à lui-même. “Hier, je me suis entretenu avec mon adjoint. Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il faut laisser les choses se calmer pour pouvoir se dire enfin toutes les vérités”, dira Mériane se gardant de tout commentaire à propos de cette communication téléphonique échangée à la veille de la tenue de la grève qui se poursuit aujourd'hui encore. Le coordinateur national, pour sa part, a décidé de tenir une conférence, aujourd'hui même, au lycée Zabana, à Hussein-Dey, à la veille du conseil national extraordinaire qui aura lieu jeudi au siège du CNES. N. S.