“C'est une plaisanterie de riche”, ironise, hier, en marge de l'ouverture officielle de l'Institut des hautes études financières, le ministre des Finances, M. Abdelatif Benachenhou, au sujet des informations faisant état de la réévaluation de la monnaie nationale. Plus sérieux, le ministre des Finances estime que le niveau actuel des exportations hors hydrocarbures ne permet pas de soutenir le dinar. C'est que l'économie algérienne dépend essentiellement des ressources gérées par les exportations hydrocarbures, trop volatiles pour constituer un support, à elle seule, pour la monnaie nationale. Car explique-t-il, il ne suffit pas de réévaluer le dinar, encore faut-il le maintenir fort pour longtemps. Créé à l'initiative des banques et compagnies d'assurances publiques ainsi que la Sonatrach (le PDG était présent à la cérémonie), en partenariat avec le cabinet Stratégica, l'Institut des hautes études (IAHF) a pour ambition de répondre au déficit en cadres qualifiés et en spécialistes dans les nouveaux métiers de la finance. L'IAHF, nous dit-on, dispensera des formations qualifiantes et diplômantes dans les domaines de la finance, telles que les valeurs mobilières, l'analyse financière et les assurances. Il assurera également, soutient-on, la formation de cadres de haut niveau destinés à occuper des postes de direction dans les entreprises. Ces formations se feront en partenariat avec “les meilleures universités nord-américaines avec lesquelles certaines ententes sont déjà conclues ou en cours de l'être”, souligne M. Lachemi Siagh, gérant du cabinet Stratégica et président de l'IAHF. L'institut bénéficie déjà d'une assistance technique de la part de l'Institut canadien des valeurs mobilières. Le ministre des finances qualifie de grand événement l'ouverture de cet institut en Algérie. Il explique la nouvelle stratégie financière du gouvernement, faisant appel au marché pour financer le développement. Il évoque, au passage, son prochain livre Financer le développement autrement en Algérie, qui sortira dans quelques semaines. Le ministre estime que la dynamisation des marchés bancaires des capitaux est un préalable. Mais, soutient-il : “nous n'avons pas les gens pour le faire”. Il faut donc les former, suggère-t-il. Au sujet des changements à la tête des banques, l'argentier du pays et patron des banques soutient qu'il n'en a pas entendu parler. L'Institut des hautes études financières est une société par actions régie par le code de commerce. Les membres fondateurs sont les banques publiques (Badr, BEA, CPA, BNA, Cnep, BDL), les assurances (SAA, Caar, Caat, CCR), la Société de refinancement hypothécaire (SHR), Sonatrach et Stratégica. Le siège social de l'institut est à Alger. Le conseil d'administration est constitué de la Badr, de la Bdl, la SAA, la CCR, la Sonatrach et Stratégica. M. R.