Le privé s'avère être un partenaire inévitable pour mener des politiques environnementales. “Le partenariat avec le privé est incontournable”, a déclaré, hier, Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement lors de la conférence internationale organisée à l'hôtel Sheraton concernant “une alliance stratégique pour un développement durable”. À l'initiative du département de Rahmani et de GTZ (Coopération allemande pour le développement durable), cette rencontre a permis de ressortir le rôle du privé dans les politiques environnementales. Chérif Rahmani, au nom de tout le gouvernement, s'est prononcé en faveur du partenariat public-privé (PPP) en assurant que cela pourrait être le meilleur moyen d'atténuer les charges de l'Etat. D'où d'ailleurs, la pertinence de l'intervention des Allemands qui, par le transfert de leur savoir-faire, vont assurer la pérennité des connaissances en matière d'environnement. Le Dr Hans D. Karpe, chef de programme environnemental au niveau de la CTZ, a déclaré, pour sa part, la disponibilité de la CTZ d'accompagner les communes à mener un défi environnemental. Autrement dit, généraliser l'expérience menée avec la wilaya de Blida à toutes les autres wilayas du pays. Une opération qui a consisté à l'assistance technique (formation) des directeurs de l'environnement au niveau local. Ceci implique inévitablement l'obligation des entreprises industrielles à s'adapter à la nouvelle donne. “Il existe désormais les structures officielles pour accompagner les entreprises à prendre en considération l'aspect environnemental qui ne signifie nullement une perte pour l'entreprise elle-même, bien au contraire”, martèlera Chérif Rahmani en assurant que l'année 2005 verra l'application effective des taxes environnementales, l'occasion pour lui de rappeler tous les efforts fournis pour la protection de l'environnement qui, de son avis, améliorera le cadre de vie en général. “Le citoyen ne tient plus à se contenter d'être un spectateur passif. Il devient exigeant et tient à devenir un éco-citoyen”, dira-t-il en expliquant que la responsabilité n'incombe plus désormais, seule, aux institutions de l'Etat dont les priorités s'orientent beaucoup plus vers la sécurité, la santé et l'éducation. Le partenariat avec le privé devient alors non seulement inévitable mais nécessaire pour financer, en partie, les programmes découlant de la politique environnementale. Celle-ci est déjà entamée, à travers les programmes de dépollution menés dans plusieurs villes du pays telles que Annaba ou encore Ghazaouet. Cette rencontre aspire, par ailleurs, à l'idée de l'intersectorialité comme exprimée par M. Fouad Makhlouf, secrétaire général au ministère de l'Industrie. “Le développement de l'industrie et de l'environnement sont intimement liés”, a-t-il déclaré, en soutenant que l'aspect environnemental représente un enjeu économique pour l'entreprise et lui assure sa pérennité. Chérif Rahmani conclut son intervention en appelant à une vision à long terme loin des interventions ponctuelles. N. S.