De nouveaux équipements sont acquis pour renforcer ce dispositif de prévention et de lutte contre la pollution marine accidentelle. En 2003, il a été enregistré 148 000 vols, et pas moins de 2 000 navires sont passés par nos ports. Autrement dit, avec les 32 aérodromes dont 12 internationaux et une dizaine de ports, les risques sont multiples. Avec ses 1 200 km de côtes et une flotte nationale importante, l'Algérie est un pays vulnérable, surtout qu'il se situe dans la Méditerranée qui est une mer semi-fermée. En ce sens, le dispositif de prévention et de lutte contre la pollution marine accidentelle instaurée depuis 2002 a toute sa raison d'être. Et dans le cadre de sa généralisation à toutes les régions, Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, a procédé hier, au siège de son département, à l'installation du comité Tel-Bahr pour la région centre. Une rencontre rehaussée, d'ailleurs, par la présence de Missoum Smaïl, ministre de la Pêche et du général Zaoui Saïd, commandant des forces navales et des autres représentants des ministères des Transports, de l'Intérieur et des entreprises liées aux activités de la pêche. L'occasion pour Chérif Rahmani de mettre en exergue la pertinence de l'amorce d'un travail de coordination entre les différents intervenants dans le dispositif Tel-Bahr qui, semble-t-il, faisait défaut de par le passé. “Les opérations de simulation ont démontré que la prévention est essentielle”, dira le ministre en annonçant des acquisitions supplémentaires à même de renforcer ce dispositif et le rendre plus efficient, notamment sur le plan de la surveillance de nos côtes. Interrogé à ce propos, Chérif Rahmani se contentera de dire que c'est une décision du gouvernement entreprise pour assurer beaucoup plus de moyens à ce dispositif. L'Algérie se passerait bien d'accidents comme celui intervenu à Skikda,“l'Alliance Spirit” en l'occurrence, battant un pavillon des Bahamas qui a échoué sur la plage Larbi-Ben-M'hidi le 31 janvier 2003, ou encore l'épisode de Jijel avec le bateau “Nestor-C”, en provenance de Lituanie, qui se dirigeait vers le Pakistan et s'est échoué à son tour sur la plage de Beni Belaïd (Jijel). Ce pavillon transportait 30 000 tonnes de produits fertilisants, à savoir le diammonium phosphaté, un produit extrêmement nocif pour les écosystèmes marins. Des tragédies qui ont mis à nu la vulnérabilité de nos espaces maritimes et l'insuffisance des moyens pour les protéger. Depuis, les autorités concernées ont défini les espaces marins menacés pour leur réserver plus d'attention, eu égard aux ressources qu'ils recèlent. Il est question aussi de se montrer plus ferme au regard de la loi et d'interdire aux bateaux qui présenteraient un risque d'amarrer dans nos ports. Le ministre de la Pêche a assuré, quant à lui, la disponibilité de son département de son entière coopération pour renforcer ce dispositif. N. S.