Le plan national de prévention et de lutte contre la pollution marine « Tel Bahr » a été présenté, hier, à l'hémicycle de la wilaya d'Oran, par un cadre du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. Institué en 1994, ce système portant organisation de la lutte contre les pollutions marines et institution de plans d'urgence, s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de préservation de l'environnement. Ce plan est organisé autour de la mise en œuvre de plans d'urgence au niveau local, dans les quatorze wilayas côtières, au niveau régional, par rapport aux trois façades côtières du pays, ainsi qu'à l'échelle nationale. Le programme d'action retenu dans ce cadre devrait se traduire par la mobilisation des moyens de prévention et de lutte contre les pollutions marines accidentelles. La finalisation de ce plan d'urgence national Tel Bahr et du plan sous-régional, inclue la Tunisie et le Maroc. Un accord portant plan sous-régional a été signé entre l'Algérie, le Maroc et la Tunisie pour la lutte contre la pollution marine. Le processus de préparation de cet accord par les experts nationaux des trois pays a été lancé sous les auspices du Centre régional méditerranéen d'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle (Rempec). Une simulation est prévue dans le port d'Arzew pour lubrifier un peu le mécanisme de lutte. Une lutte qui vise à répondre d'une façon appropriée aux menaces réelles et permanentes par les hydrocarbures et autres substances nocives et potentiellement dangereuses. La densité du trafic maritime en Méditerranée est très élevée, d'autant plus que près de 370 millions de tonnes de déchets pétroliers déversées en Méditerranée ont été recensées en 2002. Ce qui cause un niveau élevé de vulnérabilité du milieu marin et un risque permanent de déversement accidentel d'hydrocarbures. Ceci impose aux pays riverains la mise en place de dispositifs opérationnels capables de faire face à tout événement de pollution. Coopération Les actions de coopération qui seront menées à ce niveau trouvent leur cadre juridique dans la convention de Barcelone de 1976, sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée et son protocole « prévention et situation critique » de 2002. Des institutions spécialisées des Nations unies, notamment le Plan d'action pour la Méditerranée (PAM), l'Organisation maritime internationale (OMI) et le Centre régional méditerranéen d'intervention d'urgence contre la pollution marine accidentelle, ont été intégrées. Ce qui a abouti à l'élaboration d'un programme d'activités à réaliser durant l'année 2005-2006. Mais, beaucoup reste à faire dans ce sens. Au cours des 40 dernières années, plein de naufrages ont été enregistrés. Les politiques et les lois, à travers les conventions internationales et les techniques de lutte, ont avancé mais le constat partagé de tous est que les eaux du littoral algérien continuent à avoir un degré de pollution trop important. On retrouve de fortes pollutions à proximité des ports, de certains naufrages (une dizaine de pétroliers ont sombré au large de la Méditerranée. Leurs cargaisons ont provoqué une pollution aux hydrocarbures dramatique pour l'avifaune littorale. Quelle est la conséquence immédiate de la pollution sur le littoral ? Elle est soit l'extinction, soit la surabondance de certaines espèces. En effet, la pollution détruit l'écosystème marin et terrestre et le désorganise. Certaines espèces s'adaptent à la pollution et vont subsister, colonisant le milieu, tandis que d'autres espèces disparaissent totalement. Pour le moment, l'avenir des eaux reste incertain mais, si la pollution s'aggrave, il est quasi impossible d'éviter une catastrophe sur la faune et la flore du littoral.