Le taux d'inflation pourrait atteindre 4%, selon les estimations du gouvernement. Le gouvernement prévoit une croissance de 5,8% cette année, alors que les prévisions annoncées par le gouvernement à l'occasion de la présentation de la loi de finances pour l'année en cours étaient de 5,1%. C'est ce qui ressort de la communication sur la tableau de bord de l'économie nationale, les principaux résultats du premier semestre 2004 et les prévisions de clôture, présentés par le délégué au plan lors du Conseil du gouvernement qui s'est tenu mercredi passé. Encore une fois la croissance est portée par les hydrocarbures (6,5%), les services (7%) et le BTP (5,3%). L'industrie qui soutient le gouvernement connaîtrait une croissance de 3,5%. Le communiqué du gouvernement n'a pas distingué les performances du privé et du public. Quand le Conseil du gouvernement avait examiné les résultats du 1er trimestre 2004, il a été souligné que dans le secteur industriel public, la croissance est de 2,6% malgré les difficultés des branches agroalimentaires et industries diverses. Dans le secteur privé, la croissance est de 3,8%. L'office national des statistiques confirme la chute constante des industries agroalimentaires publiques et le repli du secteur textile. Pour rappel, en début du mois d'août dernier, une étude qui a porté, notamment, sur l'analyse du cadre macroéconomique et de la politique industrielle ainsi que l'évaluation du potentiel de croissance et de compétitivité, a mis en exergue les caractéristiques de l'industrie algérienne dominée par les hydrocarbures. Au plan financier, l'étude fait ressortir des besoins en investissement national et en Investissements Directs Etrangers (IDE) de l'ordre de 570 milliards de DA cumulés à l'horizon 2010. Le schéma de développement des filières préconise, pour les industries stratégiques, l'encouragement du partenariat avec les grands groupes industriels et de l'investissement direct étranger pour les industries à vocation régionale ainsi que l'apport en capitaux au profit de petites et moyennes industries et des services. Elle préconise également des mesures visant à améliorer l'environnement institutionnel, fiscal et bancaire et la mise en place de mécanismes d'aide aux choix des technologies et de partenariat. Le ministre des finances a d'ailleurs souligné la faiblesse de la participation du secteur industriel à la formation du produit intérieur brut. “Le talon d'Achille reste la croissance de l'industrie”, avait indiqué le ministre des finances. L'argentier du pays pense que les réformes dans ce secteur sont insuffisantes. Or, il est convaincu que ce sont les effets d'une accélération des réformes du secteur public économique et financier qui élargiraient les opportunités d'investissement et permettraient de tirer profit des formidables opportunités financières qui s'offrent aux pays. C'est que pour lui les entreprises publiques, notamment dans les secteurs de la mécanique, textile, électronique, agroalimentaire, produisent en permanence des déficits et auraient coûté, durant les dix dernières années au Trésor public (mesure d'assainissement), la bagatelle de 26 milliards de dollars. Le conseil du gouvernement estime la croissance du secteur de l'agriculture à 1,4% seulement. Selon le communiqué du conseil du gouvernement, les revenus des ménages ont enregistré une hausse de 10%. Le communiqué encore une fois n'explique pas cette hausse. Il ne dit pas si cette augmentation des revenus des ménages, et donc de leur pouvoir d'achat, est le fait de la revalorisation du SNMG ou non. En outre, le gouvernement annonce que le taux projeté d'inflation pour l'année 2004 atteindrait 4%. Ce taux, qui dit-on est maîtrisé, demeure élevé, d'autant que les pouvoirs publics ont décidé de lancer un autre programme de consolidation et de relance pour cinq ans, doté de 50 milliards de dollars, qui risque de tirer l'inflation vers le haut. M. R.