La Floride, clé de l'élection présidentielle, cristallise le duel entre George W. Bush et son opposant John Kerry, chacun tentant de convaincre les indécis et les victimes des ouragans à deux semaines du scrutin du 2 novembre. M. Bush est passé samedi à West Palm Beach, région touchée par deux ouragans en septembre. M. Kerry, attendu dans la même ville dimanche soir, devait se rendre, hier, à Orlando. Le président devait quant à lui repasser en Floride ce soir et demain. Avec 27 grands électeurs, la Floride est le plus important des Etats qui ne sont pour l'instant acquis à aucun des deux candidats. 270 grands électeurs sont nécessaires pour remporter le scrutin. Deux études d'opinion publiées dimanche confirmaient le coude à coude, le sondage du Washington Post sur 1 555 personnes donnant un avantage à M. Bush (50%) sur M. Kerry (47%) avec une marge d'erreur de trois points, l'étude du Newsweek sur 1 004 personnes donnant 48% pour le président et 46% pour son concurrent (4 points de marge d'erreur). M. Kerry a reçu dimanche le soutien ouvert de plusieurs journaux dont l'influent New York Times qui a qualifié la présidence de M. Bush de “désastreuse” tandis qu'il saluait dans un long éditorial “les grandes connaissances et la pensée claire” de M. Kerry, celles d'un “grand dirigeant”. Les quotidiens Dayton Daily News de l'Ohio, Star Tribune de Minneapolis (Minnesota), Boston Globe (Massachusetts), San Francisco Chronicle (Californie) et Miami Herald (Floride) ont aussi annoncé leur soutien à M. Kerry, un coup de pouce important dans les Etats où les jeux ne sont pas faits. Le gouverneur républicain de Floride, Jeb Bush, frère du président, évoquant le passage dimanche de M. Kerry a estimé que le candidat “va lancer un appel direct à sa base démocrate traditionnelle dans le sud-est de la Floride, dont il a besoin pour remporter cet Etat”. Les quatre ouragans qui ont traversé la Floride depuis la mi-août pourraient aussi s'inviter dans l'élection présidentielle, au détriment possible du président Bush, a reconnu son frère dans un entretien sur la chaîne ABC. Même analyse dans le camp démocrate, une porte-parole de la campagne de M. Kerry estimant que “les ouragans semblent avoir figé la course” à la Maison-Blanche.