En grève depuis cinq jours, les praticiens spécialistes de santé publique n'ont eu comme réaction de la part du ministère de la Santé et du gouvernement que le langage de la coercition. C'est du moins ce qu'ils ont dénoncé, hier, par le biais d'un communiqué adressé à notre rédaction. Dans ce document, le syndicat autonome prend acte avec indignation, des décisions prises par le Conseil de gouvernement tenu le 20 octobre dernier où on peut y lire déjà la désapprobation de l'idée même de la grève avec accusation de détournement. “Le Conseil de gouvernement déplore le détournement du droit de la grève que subit le secteur de la santé publique, un détournement sacrifiant les malades.” Les médecins, pour leur part, dénoncent les propos rapportés par le ministre de la Santé devant le Conseil de gouvernement et rectifient que le syndicat ne demande nullement une revalorisation des salaires, mais revendique, plutôt, l'application du statut particulier datant d'octobre 2002. Les grévistes précisent aussi que le concours de gradation a toujours été une exigence du syndicat et que le service minimum même large est assuré afin de garantir la continuité du service public. “Dans ces conditions, la notion d'abandon de poste pouvant légitimer des licenciements est abusive”, lit-on sur le document dans lequel le syndicat persiste et signe que le ministère s'est distingué depuis la signature de l'accord du 3 mars par un dysfonctionnement de ses structures, une rétention de l'information et une légèreté quant à la concrétisation dudit accord. Le syndicat a estimé, par ailleurs, qu'à défaut d'écoute et de compréhension vis-à-vis de leurs doléances, le Chef du gouvernement a préféré la coercition. Loin d'en être intimidé, le syndicat a appelé, hier, ses troupes à persister dans le mouvement de grève et n'a pas manqué de dénoncer énergiquement la campagne de manipulation qui vise, selon les responsables du syndicat, à sortir les revendications de leur contexte socioprofessionnel et met en garde ses adhérents contre les velléités de déstabilisation et d'intimidation. N. S.