À l'APN, les députés pensent que le sort de la ministre de la Culture est d'ores et déjà scellé. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, est de plus en plus en mauvaise posture dans le gouvernement d'Ahmed Ouyahia. Beaucoup de députés pensent même que les jours de Mme Toumi au sein de l'Exécutif sont comptés et qu'elle risque de quitter ses fonctions avant la fin de l'année. Cette rumeur récurrente donnant Khalida partante du gouvernement a été confortée, d'après nos sources, par le budget jugé “dérisoire” alloué à son secteur. Moins de 2 milliards de dinars seulement ont été, en effet, consentis par Benachenhou au département de la Culture. Cette parcimonie de l'argentier du pays à l'égard de sa collègue a d'ailleurs donné lieu à une chaude explication verbale en Conseil de gouvernement. Déterminée à arracher quelques dinars de plus, Khalida Toumi est allée défendre son programme devant la commission des finances de l'APN accompagnée d'un groupe d'artistes. “C'était vraiment pathétique de voir une ministre quémander presque — mais en vain — de l'argent pour un secteur aussi important que la culture, pendant que d'autres bénéficient d'une grande générosité du ministre pour des résultats qui laissent à désirer.” Cette confidence d'un député d'un parti d'opposition traduit fidèlement le sentiment des autres membres de la commission des finances qui ne s'expliquent pas comment des ministres sont largement servis et d'autres demandent l'aumône. Il y a deux collèges, d'un côté, celui des ministres proches du président qui prennent ce qu'ils veulent, et de l'autre, les autres ministres qui n'ont pas “d'appuis” et par conséquent se contentent du peu. Et Khalida Toumi fait partie de cette dernière catégorie. Cette réflexion d'un autre député et néanmoins membre de la commission des finances renseigne assez bien sur la nouvelle posture de la ministre de la Culture qu'on dit plus que jamais sur un siège éjectable. Khalida qui était parmi les ministres les plus en vue il y a quelque temps seulement, n'a pas pu convaincre le ministre des Finances de lui rallonger son budget malgré l'appui de Zineb Laâouedj et Benguettaf qui étaient venus lui prêter main forte. “Je vais vous ramener Beyounna !”, s'écria la ministre devant la ténacité des membres de la commission et du ministre. Khalida a même poussé un coup de gueule en faisant remarquer que l'argent “bouffé” par l'Année de l'Algérie en France “est trois fois plus important que celui du ministère de la Culture !”. Rien n'y fit cependant. Non seulement Khalida n'a rien obtenu de plus au terme de sa plaidoirie, mais elle s'est vue refuser également le financement d'une douzaine de projets. Plusieurs députés à l'APN ne se font plus d'illusions à propos du limogeage de Khalida Toumi. Son accrochage avec Benachenhou et la coupe sombre dans son budget ne seraient, à leurs yeux, que des signes avant-coureurs d'une prochaine fin de mission H. M.