L'Association nationale des grands invalides de la Guerre de Libération nationale a réuni, hier, son conseil national et les présidents des bureaux de wilaya, au siège du Club national du moudjahid (Alger). Cette session ordinaire s'est penchée sur le bilan annuel de l'association et la situation des grands invalides de la guerre, qui sont au nombre de 5 000 à l'échelle nationale, dont 10% localisés à Alger. Les participants ont mis en exergue le “peu d'intérêt” manifesté par les pouvoirs publics quant à la prise en charge sanitaire et psychologique de cette frange de la population qui a pourtant participé à l'Indépendance du pays. Ils ont également déploré le désengagement des autorités de wilaya par rapport à leur association qui bénéficiait jusque-là d'apports financiers. Interrogé sur la polémique engagée dernièrement autour de la personne de Abane Ramdane, le président de l'association, Mohamed Bouhafsi, s'est dit favorable à ce que les responsables du FLN et de l'ALN se prononcent sur l'histoire, en abordant même ses “côtés négatifs”. “L'histoire n'est pas chez Ben bella ni chez Bentobbal ; il faut que tous les responsables de l'époque, qui sont encore vivants, se prononcent en toute objectivité, sans règlements de comptes, pour nous aider, tous, à faire la part des choses”, a indiqué M. Bouhafsi, avant d'ajouter : “Que Ben Bella et Aït Ahmed viennent ici parler de l'histoire et qu'ils cessent de ternir l'image de l'Algérie à l'étranger. Nous avons aujourd'hui des espaces, la télévision et les journaux, où ils pourront s'exprimer.” Le président de l'association a, par ailleurs, fait référence à ces “autres moudjahidine” qui sont morts dans des circonstances douteuses, dont “certains ont été brûlés”, en se demandant pourquoi “on parle seulement de Abane”. Concernant l'inauguration, à Paris, d'un mémorial en hommage aux 22 000 soldats algériens ayant combattu dans les rangs de l'armée coloniale, dont 3 000 harkis, le numéro un de l'Association des grands invalides de la Guerre de Libération nationale a parlé d'“enjeux politiques”, en soutenant : “La France voit loin !” Il a déploré le fait que le président Chirac n'ait pas abordé dans son discours la question des centaines de harkis abandonnés en Algérie par l'armée française, au lendemain de l'Indépendance (1962) et celle de la torture exercée sur les nationalistes et combattants algériens. “Nous sommes des victimes de la guerre et, à ce titre, nous revendiquons nos droits et exigeons des réparations”, a souligné M. Bouhafsi. Pour ce qui est de l'autre polémique, relative aux “faux” moudjahidine, ce responsable a réitéré la position de son association. “Nous voulons que toute la lumière soit faite sur ce dossier”, a-t-il noté, en rappelant que son organisation a interpellé le ministère des Moudjahidine sur ce sujet. H. A.