L'inauguration, hier, d'une sûreté urbaine, la septième du genre, à Tizi Ouzou, en présence du DGSN, Ali Tounsi, augure-t-elle d'un retour de la sécurité dans une ville livrée à elle-même ? Le retour du grand banditisme et la criminalité qui semble avoir fait jonction avec le terrorisme islamiste, inquiètent au plus haut point la population de la Kabylie qui fait face à un mortel statu quo. Les hold-up opérés par le GSPC en plein jour dans les grands centres urbains ou des agglomérations de banlieues attestent de la dégradation de la situation sécuritaire. Mais il n'y a pas que cela. Depuis quelques années, la ville des Genêts est devenue le “chef-lieu” de l'insécurité. C'est que la Kabylie fait face, aujourd'hui, à une nouvelle délinquance visiblement bien structurée autour d'intérêts occultes. La délocalisation de certaines brigades de gendarmerie en Kabylie a amené les pouvoirs à renforcer la présence de la police, en ouvrant plusieurs commissariats. Cependant, le paradoxe, c'en est un, à vrai dire, c'est que parallèlement, la petite délinquance a connu des pics alarmants, notamment à Tizi Ouzou. Les agressions à l'arme blanche, les vols à la tire... sont désormais légion. Plus de 5 000 délits divers ont été enregistrés depuis le début de l'année en cours. Dans les grands boulevards de la ville, il est déconseillé de prendre son téléphone portable au risque de se faire agresser. Un journaliste de la radio l'a vérifié à ses dépens. Notre confrère a été agressé devant des policiers qui n'ont rien fait pour arrêter ses assaillants. “Ce n'est pas notre boulot”, se sont-ils justifiés. Le stade du 1er-Novembre est pratiquement boudé par les supporters de la JSK à cause justement de ce problème de l'insécurité. Durant ce mois de ramadhan, les familles ne prennent pas beaucoup de risques en sortant en ville. Ces agressions ont atteint des proportions exponentielles dans une ville déstructurée économiquement et clochardisée socialement. Le speech de M. Tounsi, hier, devant les journalistes à Tizi Ouzou, ne sera d'aucun effet si les agents de police, censés veiller sur l'ordre public, n'interviennent pas devant des agressions caractérisées de citoyens. Mais par-dessus tout, il y a lieu de restructurer la Kabylie autour de ses valeurs susceptibles de la protéger de cette régression sécuritaire. Pour ce faire, il faudrait que tout le monde, citoyens et autorités, ait le souci de la collectivité. Y. A.