C'est le collège des grands électeurs qui choisit le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Contrairement aux autres démocraties du monde, le système électoral américain n'est pas fondé sur le mode de suffrage universel direct. La désignation du président de la première puissance au monde ne relève pas directement des résultats des suffrages exprimés le jour du vote. Ce ne sont pas les électeurs, qui se rendent aux urnes le jour du vote, qui élisent le nouveau locataire de la Maison-Blanche. Le président n'est pas élu directement par le peuple, mais par des électeurs choisis par les votants. La Constitution américaine a prévu dans une des dispositions la mise en place du collège électoral. Ce dernier est constitué de grands électeurs. C'est le nom donné aux électeurs nommés par les partis au niveau des Etats fédéraux. Le jour du vote, le 2 novembre, ces électeurs, tenus de voter pour un candidat précis, sont eux-mêmes soumis au suffrage. Les électeurs américains qui choisissent le 44e président devront élire les grands électeurs qui, pour leur part, plébiscitent le nouveau chef d'Etat. Les observateurs avouent la complexité du système électoral américain. Pour être président, un candidat doit glaner au moins 270 voix des 538 grands électeurs du collège électoral. Au pays de l'Oncle Sam, chaque Etat fédéral est un royaume de voix à conquérir. Le candidat qui arrive en tête dans tel Etat rafle la totalité des grands électeurs qui désigneront ensuite le président. C'est la prime du vainqueur. Chaque Etat dispose, en effet, au minimum de 3 grands électeurs. Les Etats les plus peuplés se voient attribuer des sièges de grands électeurs proportionnellement à leur poids démographique dans le pays. Après l'élection générale, les grands électeurs se réunissent dans la capitale de leurs Etats respectifs et votent pour le président et le vice-président. L'inconvénient de ce système est qu'il ne reflète pas forcément le vote populaire puisqu'un candidat peut être élu à la présidence sans avoir recueilli la majorité des suffrages populaires exprimés. Le cas récent à citer à ce propos est celui des élections de 2000 où un candidat, qui avait eu moins de voix au niveau national que son adversaire, avait été élu président. En effet, le président Bush avait remporté les suffrages du collège électoral par 271 voix contre 266, alors que le candidat vice-président Al Gore avait recueilli 540 000 de voix de plus que lui sur un total de 105 millions de suffrages exprimés lors du scrutin. L'on se rappelle également les grands cafouillages de 2000 quand les recomptages de l'Etat de Floride avaient retardé la désignation du vainqueur de 36 jours. C'est pourquoi la veille de l'ouverture du scrutin, les deux candidats, aussi bien John Kerry que George Bush, ont marqué des haltes dans les Etats jugés indécis et disposant du plus grand nombre de grands électeurs, en Floride (27), l'Ohio (20), le Wisconsin (10), le Texas (34). En cas d'égalité de grands électeurs entre Kerry et Bush et qu'ils obtiennent 269 voix, c'est la Chambre des représentants qui élirait alors le nouveau président. Une situation favorable à Bush puisque les républicains sont majoritaires dans la Chambre des représentants. R. H.