Un œil fois 2 fois 6 milliards d'habitants égale 12 milliards. C'est le nombre d'yeux qui vont être braqués cette semaine sur les USA. Et pour cause, la première puissance mondiale va élire son dirigeant le plus puissant. Entre Obama et McCain, deux descendants de vieux continents, l'un d'Afrique et l'autre d'Europe, l'enjeu est important pour le 4 novembre prochain, même si comme tout le monde le dit, cela ne va rien changer pour nous, petit pays pétrolier qui a très peu de prise sur sa propre histoire. Mais comme tout le monde dit aussi que c'est l'Amérique qui nomme le Président algérien, c'est une très bonne raison s'il en fallait une pour suivre ce scrutin. De quoi s'agit-il ? D'un suspense, d'une question en suspens : qui va gagner ? Si en Algérie, le suspense consiste à savoir quel jour la réforme de la Constitution va avoir lieu, il n'y a plus de questions en suspens après. Ni celle de savoir si les députés et les sénateurs vont voter oui, ni celle de savoir si le président Bouteflika va se présenter ni s'il va gagner. On le voit bien, ce n'est pas le même film. Sauf qu'aux USA, le système électoral de grands électeurs, choisis par les citoyens, qui vont élire le Président n'a pas l'air d'un système égalitaire. Si l'Algérie a toujours été fière de son suffrage universel, système de vote où chaque Algérien(ne) a le droit de voter directement pour son Président, chaque voix ayant la même valeur, tout le monde sait pourtant que l'élection présidentielle algérienne est régie par un système équivalent de grands électeurs. Ce ne sont pas les citoyens qui élisent leur chef mais un collège de grands électeurs, militaires, services secrets, réseaux économiques, parrains et, à une moindre échelle, chefs de partis politiques dominants. Alors, l'Algérie c'est un peu l'Amérique. Vrai ou faux ? Faux, un Noir n'a aucune chance d'être président en Algérie.