L'affaire de l'importation des réfrigérateurs à 20 euros a été examinée par le tribunal correctionnel d'Alger le 27 octobre dernier. Hier au tribunal, c'était au tour de l'audience réservée à la plaidoirie d'un des nombreux avocats de la défense qui avait fait une demande en ce sens. Me Chorfi, mandant de l'inspectrice générale des douanes, s'est attelé à éliminer les thèses de l'accusation. Axant sa plaidoirie sur la défense de sa cliente, il en profite pour défendre tous les autres prévenus qui selon lui, “n'ont aucune raison de se retrouver mêlés à cette affaire”. Il a rappelé que la Gendarmerie nationale s'était présentée à l'inspection et avait exigé des documents se rapportant à des opérations d'importation de réfrigérateurs et de climatiseurs. Il a estimé que sa cliente ne peut être poursuivie pour des faits et des dossiers d'importations liquidés en son absence ; “elle était en congé, Madame la présidente”. Maître Chorfi et les autres avocats défendant en tout 24 prévenus dont deux en détention (l'importateur et le transitaire), ont insisté sur les textes en vigueur et ne prévoyant qu'une réévaluation de tout produit importé si les services des douanes estiment qu'il y a eu une sous-facturation. Les textes du code des douanes précisent en effet, selon les avocats, “que le recours à la justice est le dernier moyen à utiliser dans le cas où l'importateur refuserait de payer les taxes sur les prix revus à la hausse”. L'importateur, pour sa part, s'accroche à ses précédentes déclarations. “Oui j'ai importé des climatiseurs à 18 euros pour les monoblocs et à 40 euros pour les Split système. Quant aux réfrigérateurs, je les ai payés à 21 euros. La société qui me les a vendus a confirmé par écrit ces chiffres, car il s'agit de marchandises déclassées”, avait il affirmé. Le transitaire s'est contenté, de rappeler qu'il a traité un dossier où il y avait toutes les pièces nécessaires. Les 22 autres mis en cause dont des douaniers, ont nié toute implication dans cette affaire. Le parquet a requis des peines allant de 2 à 8 ans de prison ferme contre les mis en cause. Enfin, l‘avocat de la douane a réclamé 184 milliards de centimes de dommages et intérêts. La défense a rappelé que ce n'est pas la première fois en Algérie que des réfrigérateurs sont importés à ces prix : il y a eu des précédents à Annaba et Oran. S. I.