Le procès en appel de l'affaire de l'importation de 42 containers de whisky frelaté a été jugé mercredi dernier par le tribunal correctionnel d'Alger et le verdict n'a été prononcé que tard dans la journée. Ainsi, le tribunal a confirmé le jugement en première instance. Ainsi, Lamali Abdelaziz, importateur, a été condamné à 5 ans de prison ferme et Bellal Bachir, son prête-nom, qui réside au douar Ladjouab à Médéa, à un an de prison ferme. Il est à signaler que ces peines sont suspendues dès qu'un pourvoi en cassation est introduit auprès de la Cour suprême. Cela a été le cas aussi lors du premier verdict. L'audience a été très pénible vu le nombre de dossiers à examiner, plus d'une centaine, la chaleur et l'exiguïté de la salle bondée de monde. Cette affaire avait éclaté en 2002 lorsque les services des douanes ont découvert des containers abandonnés sur les quais du port d'Alger bourrés de whisky frelaté pour lesquels un montant de 5 300 000 euros (plus de 500 millions de dinars) ont été transférés d'El Khalifa Bank vers un compte privé domicilié à Monaco. La qualification des charges qui relevaient au début du tribunal criminel a été revue par la chambre d'accusation pour se transformer en délits correctionnels. Dès l'appel à la barre des deux prévenus, le président ne manque pas de faire une remarque des plus pertinentes. Après avoir ouvert le dossier et commencé à lire son contenu, il lance à l'adresse de Lamali et de Bellal : « La prison est faite uniquement pour les zaoualiya (les pauvres). » Ce qui donne des sueurs à Lamali qui perd subitement son sourire. Le président se retourne vers le représentant du ministère public. « Vous n'avez pas fait d'appel », lui demande-t-il. Le parquet acquiesce. « C'est regrettable », lui lance le président avant d'entamer le jeu des questions réponses avec Lamali. Ce dernier semble vraiment mal à l'aise. Lamali rejette tout sur son prête-nom arguant du fait qu'aucun document lié à la transaction ne porte sa signature. Bellal se défend en affirmant qu'il a loué son registre du commerce à l'importateur auquel il a même délivré une procuration en contrepartie de l'argent. Les avocats de Lamali ont axé leurs plaidoiries sur le fait qu'aucune pièce documentaire ne prouve que c'est l'importateur qui a opéré le transfert des fonds ou la réalisation de l'opération. La défense de Bellal est quant à elle contre cette argumentation, précisant que son mandant « est victime d'un complot des barons de la contrebande qui ont utilisé son nom. Lorsque l'affaire a éclaté, ils lui ont versé 400 000 DA dans son compte et lui ont promis 2 millions de dinars en contrepartie de sa fuite vers la Tunisie ». Les avocats des deux prévenus ont demandé la relaxe. Le parquet quant à lui a été exclu des demandes du fait qu'il n'a pas fait appel. Tard dans la journée de mercredi, le tribunal a rendu son verdict. Il a confirmé les premières décisions, soit 5 années de prison ferme pour Lamali et 1 an pour Bellal, assorties d'une amende de 121,300 milliards de centimes à l'encontre de Lamali uniquement et de 69,5 milliards de centimes payés solidairement avec Bellal Bachir. Les deux prévenus ont introduit un pourvoi en cassation.