Israël est plus que jamais désigné du doigt comme étant derrière la disparition brutale de Yasser Arafat. Bien que la question de l'empoisonnement du président de l'Autorité palestinienne demeure sans réponse, cette question est plus que jamais d'actualité après la mort du leader de l'OLP. En effet, le médecin personnel de Yasser Arafat, le Jordanien Ashraf Al-Kurdi, a réclamé une enquête officielle sur les causes de la mort de son patient. “Je réclame une enquête officielle et une autopsie du corps de Yasser Arafat pour que le peuple palestinien puisse connaître en toute transparence les causes de la mort de son dirigeant”, a déclaré le Dr Al-Kurdi. Il affirme avoir des soupçons sur le décès de Arafat, surtout en l'absence de toute information sur le développement de son état de santé depuis son hospitalisation à Paris le 29 octobre dernier, d'autant plus qu'il était conscient avant son départ de Ramallah. “Il y a quelque chose qui ne va pas quelque part”, a-t-il conclu. Les affirmations d'Ashraf Al-Kurdi, qui traite Arafat depuis 20 ans, viennent conforter les accusations du chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Khaled Mechaâl. Ce dernier est formel à ce sujet. “C'est Israël qui a tué Yasser Arafat. En tuant aujourd'hui Arafat, Israël a tué le processus de règlement. Il a tué celui qui a créé avec lui ce processus”, a déclaré Mechaâl, jeudi dernier, sur la chaîne de télévision qatarie Al Jazira. Pour étayer ses dires, il rappelle l'empoisonnement dont il avait été victime lui-même il y a sept ans. “Lorsque j'ai été victime d'une opération d'empoisonnement similaire, les médecins n'avaient pas pu en trouver la preuve dans mon sang. Mais à l'époque, Israël avait été obligé de fournir le remède, parce que nous avions entre nos mains deux agents du Mossad (services de renseignements israéliens)”, a-t-il ajouté. Cette accusation remet au goût du jour ce sujet, surtout que tous les médecins palestiniens, égyptiens, tunisiens, jordaniens et français, qui ont traité Yasser Arafat, n'ont pu déterminer la cause de la détérioration brutale de l'état de santé du président de l'Autorité palestinienne. En effet, la destruction des plaquettes de sang de Yasser Arafat est restée un véritable mystère pour les spécialistes, d'où l'impossibilité de lui administrer un remède adéquat. Aucune explication médicale ou scientifique logique n'a été apportée pour justifier le décès d'Abou Ammar, alors qu'il existe des moyens d'analyse et de recherche sophistiqués en matière médicale. Cela ne fait que rajouter aux doutes et au flou entourant cette question. Pour le commun des mortels, l'hypothèse de l'empoisonnement sanguin est plausible et confortée par l'impuissance des médecins à prouver le contraire. Une chose est sûre, les Palestiniens, sortis dans les rues pour crier leur colère et leur chagrin à la suite de la disparition de leur président, ont pointé du doigt Israël, l'accusant de l'avoir empoisonné. K. A.