Les cours du pétrole reculaient hier matin lors des échanges électroniques, restant sur la pente descendante amorcée fin octobre, alors que les opérateurs sont confiants dans un renflouement des stocks américains avant l'hiver. Mais les problèmes en Irak et le risque d'une nouvelle grève générale au Nigeria devraient freiner le repli des prix, selon les analystes. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de pétrole brut pour livraison en décembre, baissait de 49 cents à 46,83 USD lors des échanges électroniques vers 11h00 GMT (12h00 à Paris). Sur l'International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de brent de la mer du Nord perdait 99 cents à 41,32 dollars en séance électronique. “Les prix du pétrole sont en baisse dans la continuité de la tendance de la semaine dernière après la progression des stocks de brut aux Etats-Unis”, a indiqué David Thomas, analyste à la Commerzbank. “Il y a peut-être d'autres ventes de fonds spéculatifs”, a-t-il ajouté. Les fonds spéculatifs ont beaucoup vendu au cours des trois dernières semaines : le 2 novembre, ils détenaient le plus petit nombre de contrats pétroliers depuis octobre 2003 ; et ce nombre risque de s'être encore amoindri la semaine dernière, a expliqué M. Thomas. “C'est un signe révélateur du fait que les investisseurs pensent que les prix du pétrole vont encore baisser”, a-t-il souligné. “Les volumes de production remontent aux Etats-Unis ainsi que le niveau des importations, donc les stocks de brut devraient continuer à progresser”, a-t-il noté. Selon les analystes de la maison de courtage Sucden, la progression des stocks de brut américains — un bond de près de 12 millions de barils sur les trois dernières semaines — “a apaisé les craintes d'une pénurie de l'approvisionnement cet hiver”. Les stocks de fioul de chauffage aux Etats-Unis, en Allemagne et au Japon demeurent très bas pour cette période de l'année. Mais le nord-est des Etats-Unis, région américaine consommant le plus de fioul de chauffage, devrait connaître des températures plus douces cette semaine, ont fait remarquer ces experts. Cependant, les analystes se refusent encore à parler d'une chute prolongée des cours, qui avaient atteint fin octobre de nouveaux records historiques, à 55,67 dollars le baril à New York et 51,94 dollars à Londres. “Il suffirait d'un retour du temps froid pour retrouver la fermeté des prix”, a estimé David Thomas. “Les tensions au Proche-Orient et la grève au Nigeria suggèrent aussi que les prix ne chuteront pas davantage”, a-t-il ajouté. “Du soutien provient des incertitudes chez deux producteurs de l'Opep avec une grève prévue par les syndicats nigérians à partir de demain [mardi] et d'autres sabotages contre les infrastructures pétrolières en Irak”, ont renchéri les analystes de Sucden.