Figé dans le sable depuis samedi dernier sur le rivage de la plage des Sablettes, le bateau Batna bénéficie de tous les efforts conjugués des services de la Cnan pour le remettre à flots. La tâche n'est pas des moindres, mais elle reste, au demeurant, dans les cordes des compétences algériennes. “Nous n'avons pas besoin d'assistance étrangère. Nous sommes tout à fait en mesure de mener l'opération de déséchouage nous-mêmes, et c'est justement ce qu'on a commencé à faire depuis jeudi dernier”, nous a déclaré hier M. Benramdani Bachir, inspecteur général de la flotte Cnan lequel nous a confirmé, pour sa part, que des étrangers (français et espagnols) ont bel et bien proposé leurs services et que la partie algérienne a refusés concernant le navire Batna. Deux groupes travaillent, donc côte à côte, menés par M. Benramdani pour ce qui de l'équipe à terre et par le commandant Khelilifi Lyes, chef de projet, qui mène l'équipe en mer. Cette équipe s'attelle d'ailleurs à déballaster le navire (vider l'eau) pour l'alléger et pouvoir ainsi le remorquer. À souligner qu'une première tentative de déséchouage a déjà eu lieu, jeudi dernier, mais sans succès. Jusque-là, le pavillon Batna reposait sur de la roche, mais s'est retrouvé envasé dans le sable à une profondeur de pas moins de six mètres et demi. Les remorqueurs à pied d'œuvre ont réussi toutefois à faire avancer les choses. Hier, le Batna se retrouvait avec un léger enfoncement de l'arrière au moment même où le milieu et l'avant ont été complètement dégagé. “Nous avons un beau soleil et il fait très beau. Mais détrompez-vous, ce ne sont pas les conditions météorologiques idéales pour la mission que nous menons. Nous aurions préféré un peu de houle”, a indiqué M. Benramdani qui s'est abstenu de commenter le sort du navire Béchar qui lui se trouve encore sous l'eau. Maghlaoui, ministre des Transports, a indiqué jeudi dernier que le cargo Batna nécessitait quatre millions de dollars comme il reconnut, par ailleurs, le manque de moyens de sauvetage. “L'Algérie ne dispose pas de moyens de secours adéquats, notamment des remorqueurs de haute mer qui auraient pu aider le cargo Béchar qui a coulé samedi dans le port d'Alger”, a-t-il déclaré. L'aide étrangère dans ce cas-là est tout à fait envisageable. Le ministre a toutefois rassuré qu'il n'existe aucun risque de pollution marine à la suite du naufrage du bateau Béchar qui contenait 370 tonnes de fuel. Les équipes de sauvetage de leur côté ont repêché jeudi matin une nouvelle dépouille, à proximité de la plage des Sablettes, ramenant ainsi la liste macabre des victimes à huit. Rencontré sur les lieux, le responsable de la Protection civile a assuré que ses éléments n'auront de répit que lorsque toutes les dépouilles seront retrouvées. Neuf personnes sont encore portées disparues. “Nous n'avons ménagé aucun effort pour les retrouver vivants, mais hélas les chances s'amenuisaient de jour en jour. Il est clair que sept jours après le naufrage, il n'existe aucune chance”. N. S.