Comme cela a été annoncé, le ministre de la communication, Boudjemaâ Haïchour, s'est rendu, hier, à la maison de la presse Tahar-Djaout pour la séance des vœux de l'Aïd El-Fitr à la corporation. Mais il n'y eut pas que cela. La rencontre à laquelle plusieurs éditeurs ont participé a été aussi une occasion pour lui de dévoiler quelques axes de son programme destiné à la corporation. Dans une brève allocution, Boudjemaâ Haïchour annoncera que des rencontres avec les patrons de presse et les journalistes — des réunions par petits groupes — seront organisées dans les prochains jours. Elles porteront, selon lui, sur la nouvelle mouture du projet de loi organique sur l'information qui sera présentée au chef du gouvernement avant la fin de l'année en cours. Les conditions dans lesquelles travaillent les journalistes, notamment en matière de protection sociale, seront également au menu de ces entretiens. Abordant les rapports conflictuels de la presse avec les pouvoirs publics, le ministre, qui affirme que “seul le dialogue est à même de conduire à une pratique saine du journalisme comme cela se fait à travers le monde”, pense “que des conditions ont fait qu'il y a eu une sorte d'incompréhension et ont créé une rupture entre la famille de l'information et les pouvoirs publics”. Boudjemaâ Haïchour, qui explique qu'il y a eu “des enjeux d'appareil ayant fait des journalistes des chairs à canon”, appelle à la “réconciliation”. Plus large, il la veut celle-ci, “peut-être c'est une repentance”, lancera l'hôte de la Maison de la presse avant de déclarer qu'il n'a nullement l'intention ou la volonté “d'étouffer” la liberté de la presse. “Des journalistes l'ont payée de leur vie pendant que certains se sont terrés ailleurs”, dira le ministre qui appelle, cependant, en des termes à peine voilés, les éditeurs qui en ont les moyens de laisser pour les moins nantis les locaux de la Maison de la presse. Lors de cette rencontre, M. Haïchour s'est engagé à prendre en charge les familles des journalistes assassinés par le terrorisme, ainsi que le problème de la place de la Liberté dédiée à leur mémoire. Les questions du logement sécuritaire et du fonds d'aide à la presse seront également au menu des discussions avec les éditeurs programmées dans les prochains jours. K. D.