Ce texte devrait servir de base aux prochaines concertations. Dans un entretien accordé hier au quotidien El Moudjahid, le ministre de la Communication, M.Boudjemaâ Haïchour, a indiqué que l'avant-projet du code de l'information sera déposé auprès du chef du gouvernement avant la fin de l'année. Attendu par les journalistes, ce texte devrait servir de base aux prochaines concertations prévues dans le futur entre les professionnels de la communication. En revenant sur le report des assises sur la communication, M.Haïchour a tenu à souligner que cela est dû au volume de travail auquel son département a dû faire face tout au long des Jeux panarabes d'Alger et du mois de Ramadan. «Aujourd'hui, il nous reste encore un peu plus d'un mois pour présenter l'avant-projet de loi au chef du gouvernement et nous comptons être dans les délais Incha Allah», a tenu à rassurer le ministre en affirmant que les journalistes auront entre les mains le projet dans toute sa substance essentielle (juridique, éthique et professionnelle). En abordant le problème de la «dépénalisation» de l'activité du journaliste, comme cela est revendiqué par nombre de professionnels des médias, M.Boudjemaâ Haïchour a précisé que ce projet de code ne pénalise pas l'acte d'informer ou l'exercice de la profession de journaliste. «Nous sommes un pays qui avance sérieusement sur la voie difficile de la démocratie et nous aspirons à une société moderne où l'information, parce qu'elle constitue le maillon essentiel de la décision, aussi bien au niveau national que régional ou local, doit être correcte, complète, fiable et sérieuse et dans ce sens, nous avons besoin d'une presse qui produit et diffuse l'information qui émet des critiques sérieuses, qui analyse, qui porte la contradiction et qui propose, et aucun de ces actes n'est, ni ne sera objet d'une pénalisation quelconque». Bref le ministre, a voulu clairement souligner que la presse est une chose trop sérieuse pour la laisser en l'état actuel, en notant au passage que tout journaliste comme le ministre ou autre commis de l'Etat, sont des citoyens égaux devant la justice de par les droits et les devoirs et ce, pour lever toute équivoque. M.Boudjemaâ Haïchour citera l'exemple de la France qui, d'après lui, n'a introduit la dépénalisation dans sa législation qu'en l'an 2000. Cela explique, d'après le ministre, que la démocratie et l'exercice de la profession journalistique ont accompagné l'état d'évolution de la société. M.Haïchour attestera que la presse est un métier trop noble pour qu'on continue à le laisser au gré des humeurs, des intérêts restreints ou de lobbying. «L'évidence voudrait que les erreurs du passé soient reconnues et que chacun de nous fasse son autocritique, sans cela le défi de cette communion attendue ne peut se réaliser», suggère le ministre en indiquant qu'il y a eu dans des pays, qui ont connu des situations plus graves, le recours à la repentance. Enfin, il est utile de souligner sur un autre chapitre qu'une rencontre a eu lieu hier à la Maison de la presse Tahar Djaout entre le ministre de la Communication d'un côté, les éditeurs et les journalistes de l'autre. La rencontre a été organisée par le département de M. Haïchour, à l'occasion de l'Aïd El-Fitr, ce qui a permis aux uns et aux autres de présenter leurs voeux.