L'opération de relogement se poursuit à Alger. Cette fois-ci, elle a concerné les locataires de l'immeuble ex-Perili, classé "immeuble menaçant ruine" (IRM) sis au 198, rue Hassiba-Ben-Bouali, jouxtant le Jardin d'essais d'El-Hamma. Les familles bénéficiaires ont été relogées dans de nouveaux appartements à la cité Verte à Khraicia. Six familles sur les 29 de cette vieille bâtisse n'ont pas été concernées par cette opération. Lors de notre passage, jeudi dernier, six familles occupaient toujours cet immeuble qui risque de s'effondrer. Elles attendent d'être relogées, à l'instar de leurs voisins. Les autorités compétentes en charge de l'opération refusent de les recaser. "Leur tort est d'avoir été absentes en septembre dernier lors du passage des membres de la commission mise en place pour recenser les occupants de cette bâtisse. Nous sommes prêts à témoigner que ces familles en question sont nos voisins depuis plus de 50 ans et elles n'ont jamais quitté cette vétuste bâtisse. Pourquoi les a-t-on éliminées ?" s'interrogent des bénéficiaires de logements à Khraicia, jeudi, lors d'un rassemblement tenu à proximité de l'immeuble, en guise de solidarité avec leurs anciens voisins. Déterminées à aller jusqu'au bout de leur action, les familles exclues ont décidé de rester dans la bâtisse jusqu'à l'aboutissement de leur revendication. "Chaque locataire de cette bâtisse, classée rouge depuis 2003, a bénéficié d'un appartement à Khraicia, sauf six familles. On n'a pas fêté cette attribution du moment que d'autres voisins ont été éliminés", dira un autre bénéficiaire. Un ex-habitant de l'immeuble ex-Perili dira de son côté : "Nous venons chaque matin au quartier, pour soutenir nos voisins de toujours qui ont été exclus de cette opération. Nous continuerons à venir jusqu'au jour où l'APC reviendra sur sa décision. Parce qu'il est question d'une cause juste." Un exclu de cette opération de relogement, Ramdhan, nous prend à témoin : "Je me demande pourquoi on a éliminé ces locataires qui occupent les lieux depuis le début des années 1960. Nous avons contacté les membres de la commission de l'APC Mohamed-Belouizdad pour en connaître les raisons. Ces derniers ont préféré imputer cette exclusion à la commission de wilaya. Qui va-t-on croire ? J'interpelle les autorités compétentes à rouvrir le dossier de l'immeuble 198, rue Hassiba-Ben-Bouali pour trouver une solution, parce qu'il ne s'agit pas d'un simple oubli." D'autres protestataires rappellent que cette opération accuse un retard de 11 ans. "Notre recasement devait avoir lieu au lendemain du séisme de 2003. Notre immeuble avait été classé rouge par le CTC. Ce n'est qu'en septembre dernier que les autorités ont relancé l'opération de recensement des locataires de l'immeuble appartenant à Kandi. On a été alors relogées mardi dernier." Nous avons tenté de contacter les services compétents de l'APC de Mohamed-Belouizdad, en vain. Signalons enfin qu'après la démolition de cette bâtisse, l'assiette récupérée permettra, dit-on, d'élargir la chaussée et d'ériger un rond-point pour mieux réguler la circulation en direction du Ruisseau