La règle 51/49%, régissant l'investissement étranger en Algérie, ne figurera pas dans le nouveau code de l'investissement. Mais elle ne sera pas, pour autant, supprimée. La mesure sera renvoyée à la réglementation des activités et sera élargie aux commerces de gros et de détail, où "les gens se sont engouffrés". Ce qui explique les importations massives avec des devises de l'Etat. C'est là où des filières entières se sont effondrées. C'est ce qu'a indiqué, jeudi, le ministre de l'Industrie et des Mines, lors d'un point de presse à l'issue de la Conférence sur le développement économique et social. "Le code des investissements n'apportera rien s'il ne s'intègre pas dans une stratégie globale, qui a comme objectif de porter le plan d'action pour atteindre une croissance de 7%", a estimé M. Bouchouareb qui, faut-il le rappeler, avait assumé, en 1997, le poste de président de l'Apsi, l'ancêtre de l'Andi. Le ministre de l'Industrie veut faire du code des investissements "une vitrine du pays". "Il faut mettre les belles choses pour attirer les investisseurs", a-t-il souligné. Le nouveau texte ne comprendra que des mesures de facilitation et d'accompagnement. Celles qui relèvement des autres institutions, banques d'Algérie, ministère des Finances... seront du ressort de ces institutions. "La règle 51/49% n'a rien à faire dans un code des investissements", a soutenu le ministre. M. Bouchouareb s'est montré flexible quant à l'application de cette règle dans le cadre de la réglementation des activités. "Elle évoluera en fonction des besoins et de la politique du gouvernement", a-t-il précisé. Le ministre a affirmé, par ailleurs, que la nouvelle réorganisation du secteur public industriel a pour objectif de donner la taille critique à l'entreprise pour faire face "aux grands partenaires". Aujourd'hui, a-t-il relevé, 10% seulement des entreprises du secteur public atteignent ou dépassent 10 milliards de dinars de chiffre d'affaires. "En d'autres termes, ce sont des PME", indique le ministre, estimant qu'une entreprise de cette taille ne peut pas faire de la formation, de la recherche et développement... D'où, l'idée de mettre en place des groupes industriels. La nouvelle réorganisation du secteur public marchand vise, par ailleurs, à assurer une autonomie de gestion. "L'autonomie préconisée n'a jamais existé sous cette forme", a soutenu le ministre. Le conseil d'administration ne comprendra plus de représentants de ministère. Il sera composé, entre autres, de banquiers et d'experts. Le manager général est lié par un contrat de performance. Le ministre de l'Industrie et des Mines indique, également, que le gouvernement a engagé une révision de la loi d'orientation de la PME et une réforme des agences chargées de soutenir les PME, l'ANDPME et l'Andi. M. Bouchouareb cite l'exemple de l'ANDPME qui dispose de 4 milliards de dollars destinés à la mise à niveau. "Une somme insignifiante a été consommée", a-t-il déploré. M. R.