Ces infrastructures ont été détournées ces dernières années de leur rôle initial, car elles ont été aménagées en logements d'astreinte, de fonction, en salles de classe, en bureaux pour les chefs d'établissement. En dépit des déclarations des responsables de l'éducation nationale, de nombreux établissements scolaires du chef-lieu de wilaya ne servent ni repas froids ni repas chauds à leurs élèves, contraints d'effectuer des déplacements fastidieux pour la pause déjeuner. Un petit tour aux abords des établissements scolaires à la mi-journée confirme ce constat, puisque des milliers d'écoliers, s'ils ne sont pas accompagnés de leurs proches, se hâtent de rentrer seuls à la maison pour se restaurer et reprendre illico presto le chemin du retour. Cette contrainte indispose et éreinte les potaches qui reprennent dans de mauvaises conditions les cours de l'après-midi. La ville de Guelma abrite plus d'une quarantaine d'écoles primaires, patrimoine communal, et celles qui sont dotées d'un réfectoire fonctionnel sont rares. En effet, ces infrastructures ont été détournées ces dernières années de leur rôle initial, car elles ont été aménagées en logements d'astreinte, de fonction, en salles de classe, en bureaux pour les chefs d'établissement. Cette situation s'est répercutée sur le volet cantine scolaire qui a périclité vers les années 1990 à la suite de la crise économique qui avait frappé de plein fouet notre pays. Les pouvoirs publics ont décidé de rouvrir ces restaurants scolaires pour des raisons évidentes, et une vaste opération de construction de demi-pensions et de cantines scolaires a été menée à travers le territoire national pour prendre en charge les élèves des trois cycles. Dans un passé récent, les cantines s'adressaient aux couches défavorisées de la société qui bénéficiaient de la gratuité des repas et de la distribution d'effets vestimentaires neufs en début d'année scolaire. De toute évidence, l'indigence et la pauvreté ont nettement reculé, car l'Algérie a accompli de grands progrès dans tous les domaines et le niveau de vie des familles a connu une amélioration notable. A présent, manger au restaurant scolaire n'est plus un tabou, car même les enfants des familles aisées veulent partager leur déjeuner avec leurs camarades de classe et c'est l'objectif recherché par les éducateurs et les responsables du ministère de l'Education nationale. Une mère de famille dont les deux enfants sont scolarisés au centre-ville est formelle : "Cette formule permet aux élèves de prendre en commun un plat qu'ils détestent à la maison et qu'ils finissent par apprécier à l'école ! Cela crée un esprit d'amitié et de solidarité chez nos enfants qui réclament l'ouverture des cantines scolaires, à l'image des écoles Imam-Malek et Aïcha-Oum-El-Mouminine qui accueillent à midi tous les élèves !" Une grand-mère rencontrée à la sortie des classes nous confie : "Ma petite-fille, qui est en quatrième année primaire, souhaite que les responsables du secteur généralisent cette mesure." Ce ne serait que justice, car tous les enfants seront placés sur un pied d'égalité, ils seront dispensés des allers-retours, et leurs parents tranquillisés ne seront pas pénalisés par leurs déplacements pour l'accompagnement. H. B.