Le sommet des pays les plus riches du monde, le G20, s'est clôturé comme il a ouvert ses travaux, sur fond de profondes dissensions politiques. Les propos durs, aux relents de guerre froide, utilisés par les pays occidentaux à l'encontre de la Russie, ont donné un aperçu de ce que pouvait être l'issue de ce sommet. Celui-ci s'est, en effet, achevé en queue de poisson, sur fond de profondes divergences au sujet des principales questions (l'Ukraine, la Syrie, et la lutte anti-EI). Quant aux sujets d'ordre économique, il faudra repasser plus tard. Preuve en est que le président russe Vladimir Poutine a quitté hier l'Australie avant même la publication du communiqué final d'un sommet du G20 où il a été vivement critiqué au sujet de la crise ukrainienne. Le sommet avait, en effet, des relents de guerre froide. Les dirigeants de pays anglo-saxons, USA, Australie et Japon, ont dit rejeter les "actions de déstabilisation" de la Russie, l'accusant d'être une menace pour le monde, et désireuse de restaurer la gloire perdue du tsarisme ou de l'Union soviétique. Ils lui ont même reproché d'"agresser" des pays plus petits qu'elle, en référence à l'Ukraine, une ex-république soviétique, dont des régions de l'Est sont contrôlées par des rebelles pro-russes. Mais, Vladimir Poutine, d'ordinaire prompt à afficher sa vigueur physique et sa virilité, a expliqué avoir quitté le sommet de Brisbane bien avant ses homologues en raison de son besoin de sommeil. Il semblait esseulé face au monde occidental, en dépit de la déclaration, à l'ouverture de ce sommet, des Brics qui, ont nettement rejeté les sanctions contre la Russie, estimant qu'elles sont contraires à la charte de l'ONU. Le président américain Barack Obama a averti, dans ce sens, que si son homologue russe Vladimir Poutine continuait à alimenter le conflit dans l'est de l'Ukraine, son pays resterait isolé de la communauté internationale. Le Premier ministre britannique, David Cameron, pour sa part, s'est félicité que les pays de l'UE et les Etats-Unis ont transmis un message très clair à la Russie sur la crise ukrainienne, affirmant qu'ils vont continuer à faire pression si la Russie continue de déstabiliser l'Ukraine, et que d'autres mesures (de sanctions) vont suivre. La Syrie est l'autre point d'achoppement entre les Occidentaux et la Russie, qui a été abordé hier, également par le président américain Barack Obama, qui a estimé que faire cause commune avec (le président syrien Bachar al-Assad) contre ISIL (l'un des acronymes utilisés par les USA pour désigner l'EI), affaiblirait la coalition. Enfin, sur le plan économique, les pays les plus riches du monde, qui représentent 85% de la richesse mondiale, ont affirmé dans leur communiqué final qu'ils pouvaient encore accélérer davantage la croissance économique des membres du G20, et ont encouragé les progrès vers plus de transparence fiscale, selon le communiqué final publié à Brisbane. Les plus riches de la planète soutiennent "une action forte et efficace sur le changement climatique et le Fonds vert de l'ONU", ont-ils indiqué hier à l'issue d'un sommet du G20 en Australie. Amar R.