Le Premier ministre britannique, David Cameron, a averti dans un discours devant le Parlement australien à Canberra que la Russie s'exposait à de nouvelles sanctions occidentales, si elle ne s'engage pas à résoudre le conflit ukrainien. Cameron, ainsi que son homologue australien Tony Abbott, hôte du G20 ne se sont pas embarrassés d'user de termes durs contre Vladimir Poutine à la veille du sommet. «La Russie se comporte comme un grand Etat agressant de plus petits Etats en Europe», a affirmé le chef du gouvernement britannique avant de se rendre à Brisbane pour ce sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays les plus puissants du monde prévu aujourd'hui samedi. Abbott a dénoncé les activités militaires «tous azimuts» de la Russie, citant en particulier l'apparition de plusieurs navires de la marine russe cette semaine au nord des côtes australiennes. «La Russie serait beaucoup plus attrayante si elle aspirait à être une super puissance pour la paix, la liberté et la prospérité, au lieu d'essayer de recréer la gloire perdue du tsarisme ou de l'Union soviétique», a affirmé l'hôte du G20. C'est dans cette atmosphère de haute tension que Vladimir Poutine est arrivé à Brisbane pour participer au sommet. Auparavant, il avait martelé son opposition à la formation d'éventuels «nouveaux blocs» au sein du G20 : «Il me semble que cela serait vraiment mauvais si on se mettait à créer des blocs à nouveau. Ce n'est pas du tout constructif et même nuisible à l'économie mondiale», a-t-il martelé. Plusieurs rencontres sont prévues à Brisbane entre Poutine et ses homologues, notamment avec la chancelière allemande, Angela Merkel. Moscou a de son côté pointé la France en lançant un ultimatum à Paris. Selon l'agence Ria Novosti Moscou donne à Paris jusqu'à fin novembre pour livrer un premier navire de guerre Mistral à la Russie sinon elle s'exposerait à de sérieuses demandes de compensation. Ce sujet sensible devrait être abordé lors d'une rencontre bilatérale en marge du G20. Les Mistral, des bâtiments de projection et de commandement vendus par la France à la Russie en juin 2011 pour 1,2 milliard d'euros, sont au centre d'un imbroglio diplomatico-militaire. Moscou n'a pas apprécié la décision de la France de conditionner leur livraison à la question de la crise en Ukraine. La crise ukrainienne et la controverse autour des Mistral devraient ainsi peser lourds dans les débats au G20, un forum habituellement dominé par les affaires économiques. Et ce, d'autant que les relations entre la Russie et le pays hôte, l'Australie se sont brusquement tendues depuis le crash de l'avion de la Malaysia Airlines faisant 298 morts parmi lesquels 38 Australiens. M. B./Agences