L'opération de relogement risque de durer plusieurs jours au vu du nombre impressionnant des commerces et des baraques à évacuer et à démolir. Comme il fallait s'y attendre, les pouvoirs publics sont passés, hier, en début d'après-midi, à l'action pour démolir les premiers locaux commerciaux qui dépendaient de l'APC d'El-Biar. L'opération a été supervisée par le wali délégué de Bouzaréah qui a tenu à assister au début des démolitions des locaux, une vingtaine au total, et ce, en attendant de passer à l'étape suivante. Celle-ci consiste à évacuer les soixante autres commerçants et à démolir les locaux érigés sur un bien des waqfs. Selon les habitants rencontrés sur les lieux, plusieurs commerçants ont commencé à emballer leurs marchandises, en attendant de recevoir les arrêtés nominatifs d'évacuation et de déménagement. Selon un responsable de la wilaya déléguée de Bouzaréah, l'opération risque de prendre plusieurs jours au vu du nombre de demeures bâties en dur par les familles. Fermée de nouveau au trafic routier, la route commerçante est occupée par des dizaines de fourgons, de camions et d'engins mobilisés pour cette opération. Contrairement aux deux premiers jours, les forces de l'ordre ont occupé les entrées et sorties du Val d'Hydra, alors que les casques bleus, en nombre très réduit, sont déployés dans les deux ruelles où il y a une forte densité de familles. Interrogés par nos soins, certains commerçants ont confirmé avoir reçu des décisions faisant foi du transfert de leurs commerces vers la wilaya déléguée de Birtouta. En revanche, les autres, ceux qui exercent encore, affirment n'avoir rien reçu, mais abandonnent les arguments selon lesquels l'Etat les indemnisera, reconnaissant de facto qu'ils ne détiennent pas d'acte de propriété, encore moins de bail de location. Cela va sans dire, la tension est encore perceptible dans ce quartier. Et pour cause, plusieurs familles ont décidé de rester sur les lieux si la wilaya déléguée de Bouzaréah ne répondait pas à leurs recours avant le déménagement. "Si on déménage vers Haouch Gazouz, les responsables vont faire l'impasse sur nos recours. On veut des réponses immédiates, mais surtout pas de promesses. À défaut, nous resterons à l'intérieur de nos demeures, quitte à mourir en famille", dira un père de famille qui exhibe une décision d'attribution de logement de type F3 à Kheraïcia à son nom et au nom de son fils. Reste à savoir quelle suite sera donnée à cette affaire qui risque de connaître d'importants développements dans les prochaines heures.