Le groupe de Belayat revient à la charge en mettant à profit "des erreurs" de Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN. Cette fois, la fronde vient de l'Assemblée nationale et du Sénat où Amar Saâdani a destitué des vice- présidents, des présidents de commission...des élus dans les structures de ces institutions et qui sont membres du groupe parlementaire du parti. Dans une conférence de presse qu'il a animée hier, à Alger, Abderrahmane Belayat a rappelé la violence de Saâdani, ses violations des règles internes du parti, ses dépassements et ses agissements en solo dans des décisions qui normalement sont prises par les instances du FLN. Y compris pour les propositions du parti pour la révision de la Constitution qu'il aurait prises tout seul. Sans décision ni délibération du comité central. Il a également dénoncé l'installation de nouvelles mouhafadhas. "Des mouhafadhas fantoches, factices, pour se créer une clientèle dans la perspective du congrès", a-t-il indiqué. Ce qui a créé aussi des dissensions au niveau de la base. Il a expliqué, par ailleurs, les changements dans les structures de l'Assemblée nationale que Saâdani a décidés par vengeance. Ce que les exclus, en compagnie d'autres élus, lui rendent à travers la fronde et les sit-in qu'ils organisent avec d'autres responsables, membres du CC et des personnalités historiques, devant le siège central du parti. Il a également, à cette occasion, lancé un appel "au moudjahid et président du parti, le président de la République, pour intervenir et mettre fin à cette situation". Et réclame encore une fois l'autorisation pour la tenue d'une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général et remettre le parti sur les rails. Ainsi, dans cette optique, Amar Saâdani a ouvert la voie à un autre front qui renforce ses adversaires et ses opposants. Il a, par ailleurs, répondu à l'opposition au sujet de l'article 88 de la Constitution sur la vacance du pouvoir estimant que les conditions ne sont pas remplies pour l'appliquer. Parce que, a-t-il indiqué, le président exerce ses fonctions, ses fonctions diplomatiques, celle de chef suprême de l'ANP, que le gouvernement travaille et que le pays fonctionne. Sans tomber sur l'opposition qui "a servi l'Etat, qui a un parcours honorable", il accable plutôt Saâdani qui lui a fait un cadeau en faisant des accords dans le but de dissoudre l'Assemblée nationale qui "fonctionne" et où le FLN est majoritaire. "Nous ne voyons pas comment faire des cadeaux ou plaisir à l'opposition", a-t-il dit. Idem pour la transition qu'il rejette, la considérant comme une aventure, invitant l'opposition à attendre les échéances. En définitive, Saâdani semble avoir réussi à réunir ses adversaires et à les rassembler, ce qui risque de précipiter sa chute. D. B.