Résumé : Krimo apprend à sa nièce que son père s'est suicidé. Ihssane le pleure. Elle regrette de ne pas avoir eu la chance de le connaître. Ces photos ne serviront à rien maintenant qu'il les avait quittés. Elle veut voir sa famille. Krimo l'y emmène... Comme à leur précédente visite, c'est la voisine qui leur ouvre. Cette fois, elle est à l'intérieur. Elle est bien triste, et quand elle embrasse Ihssane, elle la prend dans ses bras. Krimo toussote. -Mène-nous à eux, la prie-t-il. On est venus présenter nos condoléances ! -Kader est dans le salon. Samira est dans la chambre, elle est en train de ranger ses affaires ! Elle les précède et les mène au salon où deux voisins tiennent compagnie à Kader. La vieille voisine leur rappelle qu'elle les a introduits chez Karim durant leur absence. -Ah, vous êtes d'anciens amis... Votre visite l'a beaucoup perturbé, dit Kader. Ce soir-là, il ne voulait pas dormir ! Il m'avait demandé de lui sortir son cartable d'étudiants ainsi que son vieil album à photos, raconte Kader, le front plissé. Il voulait se rappeler à tout prix ! Il secoue la tête puis passe les mains sur son visage marqué par la peine. Des larmes brillent dans ses yeux mais ne coulent pas. -Je regrette de l'avoir laissé seul ! -Vous ne pouviez pas savoir ! -C'est vrai ! Il m'a bien eu ! Ce n'était pas la première fois qu'il s'isolait. Mais comme je m'assurais de sa prise de traitement, je ne pouvais pas me douter ! L'autre fois, on a pu le sauver ! Mais pas cette fois... On est arrivé trop tard ! Samira entre dans le salon et les salue. Elle leur propose du thé mais ils refusent. Elle prend le temps de faire connaissance avec eux. -Vous avez eu la chance de le connaître du temps de la fac ! C'était quelqu'un de joyeux, qui croquait la vie... Quand je me suis mariée avec Kader, cela faisait un moment qu'il était cloué au fauteuil, refusant tout contact avec l'extérieur ! Il ne supportait pas le regard des gens ! -D'un côté, ça se comprend ! Il ne voulait pas de pitié ! -Il se considérait à moitié mort ! Il avait tout tenté pour retrouver la mémoire et il devenait comme fou devant ses échecs, raconte-t-elle en pleurant. Parfois quand j'entrais, il ne me reconnaissait pas. Il était devenu agressif ! Sans le traitement du psy, il serait devenu fou ! -Meskine, murmure Ihssane. On voulait l'aider ! Samira la scrute des yeux et fronce les sourcils. -Il me semble qu'on s'est déjà vues. -Non, je ne crois pas... Mais Samira secoue la tête. -Ce n'est pas la première fois qu'on se voit ! Vos yeux et votre sourire... Où s'est-on vues ? Ihssane hausse les épaules. -Vous devez me confondre avec quelqu'un ! Mais Samira s'est levée et lui demande de la suivre dans la chambre du défunt. Ihssane trouve des cartons où sont rangées ses affaires. Samira en sort un vieil album à photos. Elle regarde les photos puis tape du doigt sur l'une d'elles avant de la lui montrer. Elle la sort de l'album -Je me disais bien que je vous avais déjà vue ! s'écrie-t-elle. Regardez comme elle vous ressemble ! Sobhan Allah ! Ihssane regarde la photo et approuve. -C'est vrai, on se ressemble ! Mais c'est une vieille photo... "De ma mère, pense-t-elle". Derrière la photo, on peut voir une belle écriture. Encore une fois, Ihssane peut constater par les mots écrits que leur amour était fort. "Toi et moi, c'est pour la vie"... -C'est ma mère, lui confie-t-elle. Est-ce que je peux vous emprunter la photo ? -Oui... Mais pourquoi se sont-ils séparés ? l'interroge Samira, nullement au courant du drame qu'avait vécu son beau-frère. Pourquoi n'a-t-elle jamais cherché après lui ? Ihssane hausse les épaules et murmure : "El mektoub"... (À suivre) A. K.