C'est sans surprise qu'Ali Haddad, patron du groupe ETRHB, a été élu, jeudi, nouveau président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) à l'issue de l'assemblée générale élective organisée à l'hôtel El-Aurassi, à Alger. Seul candidat en lice, le patron de l'ETRHB Haddad a été élu par acclamation conformément à l'article 18 du règlement intérieur de l'organisation patronale, et à l'unanimité, pour un mandat de quatre ans. L'assemblée générale a également apporté cinq amendements aux statuts de l'association. Le mandat du président est porté de deux à quatre ans renouvelable une seule fois. La composition du conseil exécutif est passée de 22 à 30 membres, avec 9 vice-présidents contre 6 dans les anciens statuts. Des amendements ont été également apportés au règlement intérieur. La présidence du conseil d'orientation stratégique (COS) est confiée au vice-président, en l'occurrence Ahmed Tibaoui. Le barème des cotisations a été aussi changé, en fonction du chiffre d'affaires et des effectifs des membres adhérents. Ainsi, le montant annuel des cotisations varie de 200 000 DA pour les entreprises qui emploient 100 travailleurs et de moins de 1 million de dinars pour celles qui disposent d'un effectif de 1 000 travailleurs et plus. Le nouveau président du FCE n'a pas voulu rater l'occasion pour répondre aux attaques dont il fait l'objet, notamment par la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa hanoune. "Je suis blindé avec vous. Je n'ai peur de personne. Nous pouvons faire face à n'importe quelle attaque ou agression", a-t-il affirmé en s'adressant aux membres de l'assemblée générale de l'organisation patronale. Evoquant ses origines, M. Haddad souligne que sa "réussite est celle de toute la famille". "Nous n'avons pas d'argent sale", a-t-il insisté. Cependant, lors de la conférence de presse, le nouveau patron du FCE n'a pas voulu polémiquer davantage sur Louisa Hanoune "et tous ceux qui l'ont critiqué". "Aujourd'hui, je suis président du forum, je suis responsable. Je ne peux pas répondre à celui qui veut nous déstabiliser, nous attaquer ou nous critiquer. Nous sommes des êtres humains. On fera de belles choses, sûrement on se trompera aussi. Laissons le peuple juger, rendre le verdict. Nous construisons des entreprises. Moi, par exemple, j'ai commencé avec un ouvrier, j'en suis aujourd'hui à 15 000 travailleurs. Et, peut-être, 150 000 emplois indirects", a-t-il indiqué, sur un ton posé. "Nous n'avons pas le temps de spéculer. Nous sommes très en retard. Regardez ce qui se passe ailleurs, en Europe, aux Etats-Unis, en Chine, au Japon, à Singapour. Vous allez vous arracher les cheveux. Ils ont une avancée terrible. Nous croyons que le monde s'arrête à l'Algérie. Notre pays fait partie de ce monde. Nous sommes obligés d'y adhérer et à y faire face", a-t-il ajouté, estimant que "les gens qui créent des emplois, chaque matin, on leur doit du respect". Interrogé sur la présence des ministres lors son dernier meeting à Alger, M. Haddad s'est montré imperturbable. "Les membres du gouvernement sont des Algériens. Ils portent l'entreprise algérienne, comme nous la portons. Ils s'intéressent à ce que fait le Forum. Ils veulent développer leur pays avec l'entreprise", a-t-il répondu en faisant le parallèle avec la délégation des chefs d'entreprise qui ont accompagné le président turc, Recep Tayyip Erdogan. "Erdogan, qui est à la tête d'un grand pays comme la Turquie, est venu en Algérie avec 250 investisseurs et opérateurs privés. Pourquoi être complexé qu'un ministre ou un chef de gouvernement soit là ou pas. On est des Algériens. Nous produisons pour ce pays", a-t-il indiqué. "Celui qui peut critiquer, c'est celui qui crée des postes de travail. On doit s'écouter, on doit s'entraider pour le développement de l'entreprise", a-t-il estimé. Le nouveau président du FCE a réitéré son engagement d'organiser "une connexion adroite et pertinente" avec les pouvoirs publics. "Nous allons travailler étroitement avec le gouvernement. Nous lui dirons toute la vérité. Nous n'allons pas nous taire sur ce qui ne sera pas bon pour nous, pour l'entreprise algérienne privée ou publique", a précisé M. Haddad. Le nouveau président du FCE a assuré que les portes de l'organisation resteront ouvertes aux membres qui l'ont quittée. "On les a invités à plusieurs reprises pendant la campagne et l'assemblée générale. On a ouvert les portes à toutes les entreprises, petites, moyennes et grandes. C'est notre politique", a-t-il révélé. "Nous étions 240 membres avant ma candidature, aujourd'hui, nous sommes 365. Plus de 100 entreprises ont rejoint l'association. Pour nous, c'est un chiffre extraordinaire", souligne le patron du groupe ETRHB, indiquant que le FCE pèse 20 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 200 000 employés. Pour lui, c'est la preuve que le privé a sa place dans ce pays à côté des entreprises publiques, dont certaines, comme Saidal, Air Algérie et Cosider, ont rejoint le FCE. M R