Le 2e Festival culturel arabo-indien s'est achevé, jeudi soir à Alger, avec un concert animé par l'Orchestre symphonique national (OSN), qui a établi de belles passerelles entre les cultures à travers un florilège de pièces issues du classique universel et du patrimoine musical algérien, sous la direction du maestro Amine Kouider. Dans une belle fusion des genres, l'OSN a ravi les spectateurs nombreux du palais de la culture Moufdi-Zakaria, interprétant dans la rigueur académique la 5e symphonie du compositeur russe Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), suivie de la musique composée par le Français Maurice Jarre, pour le film Arrisala (Le message, réalisé en 1977 par Mustapha El-Akad). Les pièces Poème symphonique, ballade pour violon, écrite et arrangée par l'Algérien Sid Ahmed Belli, Aâleïki mini salem, arrangée par Rabah Kadem, Kalbi ya bladi, de Mustapha Sahnoun et Ya rayeh, du regretté Dahmane El-Harrachi, ont été entonnées ensuite, au plaisir d'une assistance homogène et recueillie. La pièce Carmina Burana, de Carl Orff (montée sur un texte de Rabah Kadem), marquant la fin de la soirée, a été rendue dans une interprétation solennelle pleine de détermination. Les instrumentistes de l'OSN, soutenus par une trentaine de membres de la Chorale polyphonique d'Alger (qui était dirigée par le regretté Azizi Hamouli, disparu le 5 octobre dernier), ont brillé de maîtrise et de technique, dans une prestation de haute facture. Les mélodies du terroir algérien et les sonorités orientales des pièces choisies ont empreint le récital de noblesse que le public a pu notamment apprécier dans Rihla, un enchaînement des rythmes goubahi, zendali, chaoui, kabyle, targui et tindi, savamment travaillé et distribué. Différentes représentations diplomatiques accréditées à Alger, celles des pays participants à ce festival notamment, accueillies par Nadia Labidi, ministre de la Culture, ont pu saisir des instants de pureté durant lesquels Amine Kouider et l'OSN ont judicieusement élevé le patrimoine culturel algérien au rang de l'universalité. Né en 1967 à Alger, Amine Kouider a dirigé plusieurs grands orchestres de par le monde, dont l'Orchestre du Kirkov de l'Opéra de Saint-Pétersbourg, l'Orchestre international de Paris (France, de 1998 à 2004) et l'Orchestre philharmonique du Qatar (2010). Nommé, entre autres, artiste pour la Paix, par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation la science et la culture (Unesco), Amine Kouider est également directeur artistique du Chœur et Orchestre philharmonique international en résidence à l'Unesco. Créé en 1992, l'Orchestre symphonique national a été lancé en 1997 sous la direction du regretté maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Regroupant actuellement plus de 80 musiciens, l'OSN est dirigé depuis 2001 par le maestro Abdelkader Bouazzara. Le 2e Festival culturel arabo-indien (événement itinérant accueilli cette année par l'Algérie), tenu du 20 au 27 novembre, a connu la participation de 8 pays, en plus de l'Algérie et de l'Inde, dont la Palestine, l'Egypte, la Tunisie, le Maroc et le Soudan. Des spectacles de danse et de musique, ainsi que des expositions et projections cinématographiques ont été programmés dans plusieurs salles algéroises en plus des salles des maisons de la culture des wilayas de Annaba, Boumerdès, Tizi Ouzou, Médéa, Tipasa, Aïn Defla et Tlemcen. R. C./APS