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"Ce qui se passe à nos frontières peut nous atteindre"
Abdelkader Bensalah l'a affirmé hier dans un entretien au "Quotidien d'Oran"
Publié dans Liberté le 01 - 12 - 2014

Dans un entretien accordé au Quotidien d'Oran, le secrétaire général du RND et président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a abordé plusieurs sujets d'actualité tels que l'accord d'association, l'instabilité à nos frontières et la situation politique du pays dont la question de la révision de la Constitution.
Interrogé sur la récente polémique née des rencontres qu'a eues une délégation de l'Union européenne avec des partis de l'opposition, le SG du RND a souhaité que "la nouvelle équipe qui aura prochainement mandat de diriger l'UE change de vision sur l'Algérie". Pour le numéro 2 de l'Etat algérien, "beaucoup de choses doivent être améliorées, y compris l'accord d'association". Plus explicite, Bensalah affirme que "l'UE croit au rôle de leader de l'Algérie en faveur de la stabilité dans la région". Dans ce cas, poursuit le SG du RND, "elle doit donc l'aider pour qu'elle puisse surmonter ses difficultés et être utile et efficace dans la sous-région. Mais on ne veut pas être le gendarme qui finance et assure la sécurité de l'Europe".
Dans ce cadre, Abdelkader Bensalah revient sur les conséquences du Printemps arabe sur la stabilité des pays concernés par les révolutions depuis 2011. Sans aller jusqu'à qualifier les situations internes de ces pays du fait que "l'Algérie n'est pas interventionniste", le patron du Conseil de la nation a indiqué : "Qu'on le veuille ou non, ce qui se passe à nos frontières peut nous atteindre si on ne réagit pas avec intelligence et vigilance." Et d'ajouter : "Nous devons aussi faire attention aux fléaux qui peuvent être plus graves que les conflits armés. Ces fléaux qui peuvent venir de l'extérieur comme le commerce des armes et de la drogue." Revenant sur les consultations autour de la révision de la Constitution menées sous l'égide de Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet du président de la République, Bensalah a expliqué les retards en déclarant : "C'est la loi suprême du pays. On ne change pas une Constitution en 24 heures ou tous les six mois... S'il y a des retouches à faire après 10 ou 15 ans, on peut les faire mais on ne peut changer de Constitution à chaque fois. C'est pour cela que le président de la République a raison de demander la prudence."
Réfutant la vision de l'opposition quant à l'existence d'une crise politique, Bensalah, qui rejette au passage la proposition du FFS, affirme que "les opposants disent qu'il y a crise politique, c'est leur droit. Mais les arguments qu'ils présentent ne sont pas convaincants" en s'interrogeant : "Sur quel plan ? Par rapport à ce qui se passe dans d'autres pays ? Vivons-nous des conditions de crise comme par exemple en 1995 ? Y a-t-il une crise de pouvoir ? Y a-t-il une situation de blocage sur le plan institutionnel ou économique ? Sommes-nous dans une situation où l'expression ou l'opinion ne sont pas respectées ? Les partis politiques n'activent-ils pas ?" Pour le SG du RND, "il y a des situations qu'on essaie de régler et auxquelles on tente de trouver des solutions avec tous les partenaires politiques" et d'ajouter : "Nous avons aussi entendu des voix demander l'application de l'article 88 de la Constitution, soyons sérieux ! Si nous suivons la logique de ces gens-là, demain, ils vont demander aux citoyens de descendre dans la rue ! Est-ce raisonnable et responsable ? Il faut essayer d'être plus serein dans l'analyse et dans les choix des solutions."
Synthèse S. T.


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