Le wali a annoncé, à cette occasion, une batterie de mesures pour venir en aide aux victimes de ces émeutes, précisant qu'il n'a "jamais donné l'ordre de tirer sur les protestataires, comme le laissent entendre certaines parties". Trois morts et 52 blessés dont certains sont dans un état grave. C'est là le dernier bilan officiel des sanglantes émeutes qu'a connues, vendredi dernier, la commune de Nezla, dans la daïra de Touggourt. Et c'est le wali d'Ouargla, Ali Bouguerra, qui, hier, est sorti de son mutisme pour donner la version officielle des événements qui sont survenus dans la région. Le premier responsable de la wilaya a, hier matin, animé une conférence de presse pour livrer quelques détails sur les victimes de la répression policière, mais aussi sur les mesures prises par les autorités afin de calmer la colère des habitants. Ainsi, selon le bilan présenté, hier, par M. Bouguerra, 6 personnes sont toujours hospitalisées : 4 à l'hôpital de Touggourt, 1 à Batna, alors que la sixième, dans un état jugé critique, a été évacuée vers l'hôpital d'El-Oued. Le wali a annoncé, à cette occasion, une batterie de mesures pour venir en aide aux victimes de ces émeutes. Ainsi, pour les personnes décédées, leurs familles recevront, chacune, 700 000 DA qui leur seront versés par la Caisse nationale de solidarité. Cette mesure devrait également toucher les blessés. En outre, toutes les victimes bénéficieront, d'après le wali, de logements sociaux et d'une prise en charge médicale. Lors de cette rencontre avec les représentants de la presse nationale, le premier magistrat de la wilaya a assuré qu'il n'était, en aucun cas, responsable de ce qui s'est passé, et encore moins d'avoir donné ordre à la police de tirer sur les manifestants. "Je n'ai jamais donné l'ordre de tirer sur les protestataires, comme le laissent entendre certaines parties. L'enquête engagée par le ministère de l'Intérieur va confirmer mes propos et je suis très à l'aise à ce sujet", s'est-il, d'ailleurs, défendu. Selon les déclarations du wali, les éléments de la sûreté ne sont intervenus que lorsque les protestataires ont bloqué la route à deux niveaux : dans la commune de Nezla sur la RN3 et sur le chemin de wilaya 309, ce qui constitue, selon lui, une atteinte à l'ordre public, d'où l'autorisation donnée aux éléments de la sûreté d'intervenir afin de rouvrir la voie. D'après lui, les scènes de violences n'ont donc débuté qu'après l'arrestation de quelques protestataires et c'est en réclamant leur libération au siège de la sûreté que la situation a dégénéré. Quant au retard dans la distribution des lotissements sociaux aux habitants du quartier Draâ El-Baroud de la commune de Nezla, une des principales causes des émeutes, le wali incombe le retard dans l'étude des dossiers notamment à la longue absence du chef de daïra, ainsi qu'au respect de l'application du système de quotas, adopté dans le but de maintenir l'égalité des chances entre les différentes cités et communes de la région. Selon les chiffres donnés, sur 1 500 dossiers déposés, 250 ont été approuvés et les lots attribués à leurs bénéficiaires dans le cadre d'une première tranche, alors que le reste est en cours d'étude. Le wali promet que les lots restants seront distribués avant la fin de l'année au cours. C. G.