Les praticiens de la santé publique sont déterminés à arracher ce qu'ils considèrent être leurs droits. Hier, et après deux jours de grève, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a observé un sit-in à l'intérieur du CHU Mustapha-Pacha. Ni la pluie ni les mauvaises conditions météo n'ont pu empêcher les praticiens d'aller jusqu'au bout. En blouse blanche et portant des badges sur lesquels on pouvait lire "Praticiens en grève" et brandissant des pancartes avec des slogans "Médecin en grève" ou "Praticien en colère", les grévistes ont assuré que ce mouvement est organisé pour la dignité du médecin et du malade. Plus de 200 médecins des wilayas du centre du pays et même d'Aïn Defla et de Tizi Ouzou ont répondu présent au rassemblement d'hier. Un rassemblement qui s'est déroulé dans le silence, mais fort de sens, où les médecins étaient venus pour exprimer leur ras-le-bol concernant la situation qui prévaut dans les hôpitaux. Hier encore, le mouvement de protestation a été largement suivi avec un taux qui dépasse les 80%. "Le deuxième jour de grève enregistre, comme le premier jour, un fort taux de suivi avec une moyenne nationale de 85%", a déclaré le président du SNPSP, Ilyes Merabet. Le syndicaliste a, par ailleurs, dénoncé l'attitude du ministère qui cherche à casser le mouvement par des déclarations "mensongères et des actes d'intimidation à l'encontre des médecins grévistes". "Le ministre ne nous a toujours pas conviés à une réunion de conciliation et déclare aux médias que nos doléances sont prises en charge", a-t-il souligné. Le syndicaliste a indiqué que, selon la tutelle, "il n'y a aucune raison d'observer des grèves et de prendre les malades en otage". "Le taux de suivi est de 5% selon la tutelle. Alors pourquoi autant d'agitation autour de notre mouvement ?", s'est-il interrogé. M. Merabet a aussi dénoncé les agissements des DSP et directeurs d'hôpitaux qui "harcèlent les médecins grévistes en les poussant à reprendre du service". Le syndicat est déterminé à concrétiser sa plateforme de revendications. "Nous voulons du concret. Finies les déclarations farfelues. Si la tutelle continue à faire la sourde oreille, le mouvement ira crescendo", a insisté Dr Merabet. Dès la semaine prochaine, le syndicat observera 3 jours de grève qui se solderont par un rassemblement devant le ministère de la Santé suivi d'un conseil national. Le SNPSP réclame l'application de certaines dispositions du statut particulier dont l'accès au grade de "praticien principal" et de "praticien en chef". Il revendique, également, une "révision du statut et du régime indemnitaire" et proteste contre les "entraves à l'activité syndicale" et "l'insécurité dans les établissements de santé", l'ouverture du dossier relatif à l'amendement du statut particulier proposé en 2011 et approuvé par la tutelle. Le ministère de la Santé n'a pas fixé d'échéancier par rapport au parachèvement de ce projet. D S