Le bras de fer entre les médecins généralistes de santé publique et le ministre de la Santé se poursuit. Après un premier mouvement de protestation la semaine dernière, une grève de deux jours a été entamée, hier, à l'appel du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) dans plusieurs wilayas du pays. «L'adhésion des praticiens est infaillible malgré les tentatives de casse entreprises par la tutelle contre notre syndicat», explique le docteur Lyès Merabet, président du SNPSP. Le taux de suivi de la grève dépasserait les 80%, selon le décompte réalisé par les délégués dans différentes villes du pays, au premier jour du débrayage qui se poursuit aujourd'hui. Ces blouses blanches entendent dénoncer, en premier lieu, la rupture de dialogue. «Il y a une réelle entrave à l'exercice syndical et de l'intimidation de la part de la tutelle qui refuse toute réunion de conciliation, au mépris de la réglementation et qui préfère discuter avec des pseudo-syndicalistes qui ne représentent pas les praticiens», explique encore M. Merabet. L'intimidation serait de mise dans toutes les wilayas. A Khenchela, un délégué membre du bureau national aurait même été suspendu depuis trois semaines et poursuivi en justice en raison de ses activités syndicales. Le SNPSP dénonce l'attitude des directions de la santé des wilayas qui intimident les praticiens. «Le ministère fait dans la désinformation, nos revendications n'ont pas été prises en charge et nos délégués subissent des pressions», insiste le SNPSP. Parmi les premières revendications figure l'évolution de carrière : le SNPSP réclame l'accès au grade de principal (2) à tous les praticiens ayant 10 ans d'ancienneté et plus ainsi que l'accès au grade de praticien en chef (3) à ceux qui ont capitalisé plus de 20 ans d'expérience. Le syndicat demande également l'alignement sur les nouveaux diplômes et l'ouverture du projet d'amendement du décret exécutif portant statut particulier des praticiens généralistes. Deux autres journées de grève sont prévues pour la semaine prochaine. Si la tutelle n'ouvre pas la porte du dialogue, le SNPSP n'écarte pas un recours à la grève illimitée. En attendant, un rassemblement se tient, aujourd'hui même, à l'hôpital Mustapha et dans d'autres hôpitaux du pays pour dénoncer le silence du ministère.