Les participants à conférence sur "L'extrémisme et le terrorisme", organisée au Caire par Al-Azhar, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, ont appelé, jeudi, les institutions islamiques à unifier leurs efforts contre la "pensée extrémiste et le terrorisme" ainsi que l'interprétation "déformée" des concepts de l'islam. "Tous les groupes armés et milices sectaires qui ont utilisé la violence et le terrorisme (...) n'ont aucun lien avec le véritable islam", ont dénoncé les hauts dignitaires musulmans et chrétiens dans une déclaration commune sanctionnant les travaux de la conférence sur "L'extrémisme et le terrorisme", convoquée par Al-Azhar au Caire. Les participants à ce rendez-vous du Caire, de hauts responsables religieux de 120 pays, dont l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Indonésie et la Malaisie, ont cherché les mots les plus durs pour condamner les exactions des djihadistes, assurant que l'islam était "innocent" des actes de "terrorisme" commis en son nom. Dans le même ordre d'idées, ils ont appelé les institutions islamiques à unifier leurs efforts contre "la pensée extrémiste et le terrorisme" ainsi que l'interprétation "déformée" des concepts de l'islam. Ils condamnent ainsi une interprétation "déformée" du "djihad" (la guerre sainte), en prenant soin de préciser que ce concept signifie "la défense de soi et la réponse à une agression" avant d'ajouter qu'"il ne devrait pas être lancé par n'importe quel individu ou groupe". Les dignitaires musulmans et chrétiens ont également appelé à la tenue d'une "conférence de dialogue internationale pour collaborer à la construction de la paix et propager la justice". Le mufti jaâfarite (chiite) libanais cheikh Mohamed Ghaleb al-Esseili a estimé que l'Etat doit jouer "un rôle essentiel" dans la lutte contre le terrorisme, soulignant que parmi ceux qui rejoignent les rangs djihadistes "on trouve les pauvres et les sans-emploi". Selon lui, "le problème (du terrorisme) ne peut être résolu en un an ou deux", et qu'"il va falloir beaucoup de temps". Par ailleurs, les dignitaires ont exhorté les chrétiens du Moyen-Orient à rester dans la région malgré les persécutions et les exactions perpétrées par les groupes extrémistes armés. "L'exil forcé des chrétiens et d'autres groupes religieux ou ethniques est un crime que nous condamnons tous", ont-ils souligné. "Nous appelons nos concitoyens chrétiens à rester dans leur pays jusqu'à ce que disparaisse la vague de terrorisme dont nous souffrons tous", ont-ils souligné. Le communiqué final appelle notamment "les pays du monde" à ne pas faciliter cet exil en aidant ces groupes à immigrer sur leur territoire. Cette déclaration intervient cinq jours après que le pape François eut appelé tous les dirigeants musulmans à condamner clairement le "terrorisme" islamiste. Pour rappel, les attaques lancées en juin par les éléments de l'organisation terroriste Daech autoproclamée Etat Islamique en Irak et en Syrie a jeté des centaines de milliers de réfugiés sur les routes, dont plusieurs dizaines de milliers de chrétiens victimes d'exactions. M. T.