Des milliers de Patriotes représentant 31 wilayas du pays ont continué à se rassembler à Boufarik pour participer à une marche de protestation, prévue demain, sur la capitale. Il y a un mois, les Patriotes, qui se sont regroupés en masse à Boufarik pour marcher en direction du Palais du gouvernement et qui se sont ensuite rétractés après avoir engagé des négociations avec le wali de Blida, Mohamed Ouchen, semblent, cette fois-ci, décidés à passer l'action, car "déçus par le silence des pouvoirs publics qui n'ont pas répondu à leurs doléances". "Nous avons attendu une réponse des hauts responsables, mais en vain. Donc, nous avons décidé de marcher vers Alger pour tenir un sit-in pacifique devant le Palais du gouvernement afin de provoquer la réaction des autorités. De toutes les façons, rien ne nous arrêtera même si nous devons y laisser nos misérables vies", a déclaré Mohamed Louzri, porte-parole des Patriotes, tout en déplorant le silence assourdissant des pouvoirs publics. Les Patriotes exigent une décision des pouvoirs publics pour exécuter l'article 77 paru au Journal officiel n°66 du 2013 et qui concerne la prise en charge de tous les problèmes sociaux des Patriotes et, plus particulièrement, leurs retraites, par l'achat des années depuis 1992, la première année de leur engagement volontaire dans la lutte contre le terrorisme. "Il est temps qu'ils prennent en compte nos problèmes sociaux. Nous ne demandons pas l'impossible, mais juste une considération pour ceux qui ont consacré leur vie pour la sécurité et la stabilité du pays. Il y a des veuves sans revenu, il y a des Patriotes handicapés à vie, d'autres au chomage et ceux qui souffrent en silence après avoir contracté le diabète. Nous refusons d'être considérés comme si nous étions la cause de la décennie noire. Nous avons fait notre devoir envers notre chère patrie, mais il y a le côté de la prise en charge de cette couche de la société que l'Etat ne doit pas négliger", estime Mohamed Louzri qui, par la même occasion, tient à rendre hommage à Mohamed Azzi, décédé le 11 novembre dernier à l'âge de 68 ans, suite à une maladie. Ce dernier, selon Louzri, se préparait activement à participer à cette marche "afin de retrouver ses droits et son honneur. Mais Dieu en a décidé autrement". Notre interlocuteur a longuement évoqué la précarité dans laquelle vivent les Patriotes, dont certains sont devenus des drogués après avoir sombré depuis des années dans le chômage. Enfin, à Boufarik, la coordination des Patriotes se prépare activement à accueillir ses confrères par milliers pour la grande marche. K. F.